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CRITIQUES DE CONCERTS 02 décembre 2024

Récital du ténor Benjamin Bernheim accompagné par la pianiste Carrie-Ann Matheson à l’Opéra de Paris.

RĂ©serve expressive
© Thomas Deschamps

Benjamin Bernheim donne une leçon exemplaire de français lors de son récital au Palais Garnier. Sa remarquable longueur de souffle lui permet de franchir bien des obstacles d’un programme exigeant. Comme sa partenaire, la pianiste Carrie-Ann Matheson, il lui manque un rien de romantisme fiévreux pour donner toute leur mesure aux partitions de Chausson ou Berlioz.
 

Palais Garnier, Paris
Le 24/11/2024
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Ă€ l’exact programme de musique française de son dernier album dont il fera ouvertement la promotion en fin de soirĂ©e, Benjamin Bernheim a ajoutĂ© en prĂ©ambule deux très belles mĂ©lodies. L’Absent de Gounod avec sa ligne vocale pĂ©rilleuse sur fond de lĂ©gère houle pianistique constitue une entrĂ©e en matière risquĂ©e que le tĂ©nor franchit brillamment. Il faut dire qu’il dispose d’atouts dĂ©terminants dont il ne va pas se dĂ©partir durant tout le rĂ©cital : une prononciation et une maĂ®trise du souffle exemplaires.

    Si la réussite paraît moindre dans la célébrissime Heure exquise de Hahn, c’est que le chanteur doit ici user de sa voix de tête dont la couleur féminine tranche ce soir trop singulièrement avec le reste des registres. Pas de problème de ce genre avec la version originale du Poème de l’amour et de la mer de Chausson composée pour ténor et piano. Bernheim en donne une lecture impeccable qui ne pèche que par une certaine égalité de l’expression. Le piano fluide de Carrie-Ann Matheson qui le coache et l’accompagne depuis les années zurichoises procède de la même pondération. Le retour des thèmes mélodiques de ces pages obsédantes y perd un peu de son caractère bouleversant.

    Après l’entracte, le ténor franco-suisse présente quatre mélodies des Nuits d’été de Berlioz. Il montre un bel entrain dans Villanelle et L’Île inconnue, chante sur le souffle un très élégant Spectre de la rose. En dépit d’une transposition, Sur les lagunes exige un bas médium soutenu qui n’est pas l’apanage de Bernheim, forcé d’esquiver certaines fins de phrase. Un choix de trois mélodies de Duparc se révèle préférable pour sa tessiture, en particulier L’Invitation au voyage, de toute beauté, où la réserve des interprètes devient une vertu.

    Trois chansons populaires célébrissimes ferment le programme posant l’éternel question de l’adaptabilité des musiciens classiques à ce répertoire, même arrangé. À ce jeu, ce sont Les Feuilles mortes de Kosma qui en souffrent le moins, bien qu’on attendît un peu plus d’engagement et de nostalgie de la part de nos deux interprètes. Douce France de Trenet devient une aimable friandise et Quand on n’a que l’amour de Brel tombe à plat avec son crescendo propret.

    Deux airs d’opéras en bis répondent aux attentes d’un public enthousiaste. La romance de Nadir des Pêcheurs de perles éblouit d’abord par sa longueur de phrasé mais le passaggio violent casse cette magie à plusieurs reprises. Les aigus vainqueurs de Pourquoi me réveiller de Werther font un final tonitruant et triomphal à la soirée.




    Palais Garnier, Paris
    Le 24/11/2024
    Thomas DESCHAMPS

    Récital du ténor Benjamin Bernheim accompagné par la pianiste Carrie-Ann Matheson à l’Opéra de Paris.
    Charles Gounod (1818-1893)
    L’Absent (1873)
    Reynaldo Hahn (1874-1947)
    L’Heure exquise (1890)
    Ernest Chausson (1855-1899)
    Poème de l’amour et de la mer, op. 19 (1892)
    Hector Berlioz (1803-1869)
    Les Nuits d’été, op. 7 (extraits) (1838)
    Henri Duparc (1848-1933)
    L’Invitation au voyage (1871)
    Chanson triste (1869)
    Phidylé (1892)
    Joseph Kosma (1905-1969)
    Les Feuilles mortes (1946)
    Charles Trenet (1913-2001)
    Douce France (1943)
    Jacques Brel (1929-1978)
    Quand on n’a que l’amour (1956)
    Benjamin Bernheim, ténor
    Carrie-Ann Matheson, piano

     


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