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CRITIQUES DE CONCERTS 18 décembre 2024

Récital du Quatuor de Jérusalem dans le cadre des Concerts du dimanche matin au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.

Combats pacifiques
© Thomas Deschamps

Dissonances et conflits de tonalité étaient au programme du superbe concert du Quatuor de Jérusalem dans le cadre de la cinquantième saison des Concerts du dimanche matin de Jeanine Roze. La formation israélienne a réaffirmé dans Haydn et Mozart tout comme dans Chostakovitch sa place parmi les tout meilleurs quatuors à cordes en activité.
 

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 08/12/2024
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Le Quatuor de JĂ©rusalem, fondĂ© en 1993, constitue depuis plus de deux dĂ©cennies l’une des rĂ©fĂ©rences incontestĂ©es dans le domaine de la musique de chambre. Le dĂ©part de l’altiste Amihai Grosz pour le Philharmonique de Berlin en 2010 et son remplacement par Ori Kam n’a nullement modifiĂ© l’excellence de la formation.

    À plusieurs reprises pris à partie en résonnance avec le conflit israélo-palestinien, le quatuor au nom emblématique n’a heureusement suscité aucune manifestation pour cette désormais rare visite parisienne. Merveilleuse entrée en matière, le Quatuor n° 44 en sib majeur de Haydn permet de retrouver instantanément les qualités de jeu des Israéliens.

    La simplicité de l’Allegro initial met en valeur la beauté des timbres des quatre musiciens, et les répétitions de sa formule dissonante la fluidité de leur discours. Le premier violon Alexander Pavlovsky chante admirablement le thème de l’Adagio ma lento avant de passer la main aux autres pupitres pour les variations sans qu’aucune rupture ne se fasse entendre : l’unité de la formation confond l’oreille. Les deux autres mouvements, notamment le dernier, montrent une maîtrise formelle qui pourrait s’accompagner d’un rien d’abandon et d’un peu plus d’humour.

    Aucune plaisanterie n’est bien entendue requise pour le Quatuor n° 12 de Chostakovitch faisant suite. La plastique immaculée offerte par les Jérusalem ne laisse peut-être pas de place aux affres que les formations historiques russes comme les Beethoven (dédicataires et créateurs de l’œuvre) ou les Borodine pouvaient exprimer, cependant elle met particulièrement en valeur la maîtrise du compositeur dans ce combat entre atonalité et tonalité.

    Le violoncelle de Kyril Zlotnikov y joue tout au long un rôle moteur dont l’intensité y est parfaitement égalée par ses trois comparses, toujours avec le souci d’une vocalité jusque dans les passages les plus dramatiques. La dernière pièce du programme revient à des dissonances classiques avec le bien-nommé Quatuor à cordes n° 19 de Mozart. La sombre et concentrée introduction de son premier mouvement forme une idéale transition avec ce qui a précédé. La lumière qui naît rapidement n’en paraît que plus éclatante, d’autant que la sonorité chaleureuse des musiciens en démultiplie les effets.

    Les différents climats de la partition se succèdent plus magistralement que poétiquement. Les reprises non variées résistent à la mode de l’ornementation. Ici la perfection formelle s’allie à une lyrique éclatante. En bis, la Canzonetta du Quatuor n° 1 de Mendelssohn éblouit une dernière fois avec son irrésistible élan elfique de l’ensemble, toujours sous la houlette de son incroyable premier violon.




    Théâtre des Champs-Élysées, Paris
    Le 08/12/2024
    Thomas DESCHAMPS

    Récital du Quatuor de Jérusalem dans le cadre des Concerts du dimanche matin au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
    Joseph Haydn (1732-1809)
    Quatuor à cordes n° 44 en sib majeur, op. 50 n° 1 Hob.III:44 (1787)
    Dimitri Chostakovitch (1906-1975)
    Quatuor à cordes n° 12 en réb majeur, op. 133 (1968)
    Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
    Quatuor Ă  cordes n° 19 en ut majeur KV 465 « Les Dissonances Â» (1785)
    Quatuor de JĂ©rusalem
    Alexander Pavlovsky, violon I
    SergueĂŻ Bresler, violon II
    Ori Kam, alto
    Kyril Zlotnikov, violoncelle

     


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