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CRITIQUES DE CONCERTS 05 février 2025

Concert des dix ans de la Philharmonie de Paris sous la direction de Klaus Mäkelä et Gustavo Dudamel et avec le concours de la soprano Elsa Benoit à la Philharmonie de Paris.

L’ambivalence de la fête
© Thomas Deschamps

À l’occasion des dix ans de la Philharmonie, l’Orchestre de Paris et Klaus Mäkelä donnent un programme contrasté. Une première partie festive avec Initiale de Boulez et le Gloria de Poulenc, offre également La Consécration de la maison avec Gustavo Dudamel. Les Tableaux d’une exposition sonnent enfin à rebours de l’orchestration Ravel dans une abstraction très sombre.
 

Philharmonie, Paris
Le 10/01/2025
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Alors que la lumière diminue, sept musiciens entrent au dernier niveau de l’arrière-scène : deux cornistes, deux trompettistes, deux trombonistes et un tubiste, bientĂ´t rejoints par Klaus Mäkelä. Initiale est une fanfare Ă©crite par Boulez pour l’inauguration d’un musĂ©e Ă  Houston. Le compositeur semble avoir prĂ©vu une division de l’effectif sans le prĂ©ciser dans la partition.

    À l’écoute de cette partition joyeusement virtuose, on imagine en effet que le son peut tournoyer. Ce soir, Mäkelä garde les sept musiciens devant lui, l’acoustique de la salle offrant un espace où la circulation des motifs polarisés autour de la note fa se déploie d’une manière presque visuelle. Le programme se poursuit avec une autre musique de célébration dirigée par un autre chef.

    Après la réouverture de Notre-Dame, Gustavo Dudamel apparaît une nouvelle fois comme le musicien des cérémonies. La Consécration de la maison retentit pour les dix ans de la Philharmonie – et les trente ans de la Cité de la musique. Après quatre grands et superbes accords, l’Orchestre de Paris offre sous la baguette ultra précise du Vénézuélien une lecture solaire qui culmine dans un final fugué d’une fluidité irrésistible.

    Le directeur de la formation parisienne est de retour pour la suite du concert. Associer le Gloria de Poulenc à Boulez, sans doute fallait-il oser. Toutefois si ce dernier a souvent pourfendu le Groupe des Six, Poulenc fidèle abonné du Domaine musical ne fut jamais avare de compliments à l’égard de son cadet. Fidèle à son penchant pour une approche large des pièces chorales, Mäkelä a convoqué le Chœur de l’Orchestre de Paris au grand complet.

    Il en ressort un effet de cinémascope où les mots de la liturgie se trouvent souvent écrasés par la masse sonore. Les qualités vocales semblent moins évidentes qu’en d’autres occasions. En regard, l’orchestre se pare de délicates subtilités et se joue de la métrique. La soprano Elsa Benoit trouve quant à elle le ton idéal entre gravité et lyrisme, sa voix offrant des couleurs de grenat et d’or semblant polariser tout l’espace acoustique.

    Pour clore la soirée, Mäkelä dirige après l’entracte les Tableaux d’une exposition. D’une plastique très affirmée et très contrôlée, son approche sonne beaucoup plus Moussorgski que Ravel, alors que 2025 est aussi le 150e anniversaire de ce dernier. Le chef finlandais privilégie les soubassements de l’œuvre, ce qui donne un Vieux château d’une profondeur singulièrement inquiétante. Il traite la virtuosité orchestrale de manière abstraite, ainsi la trompette de Schmuÿle en perd-t-elle tout son caractère imagé.

    Les musiciens suivent leur chef comme un seul homme, descendent avec confiance dans des Catacombes dont on ne paraît pas pouvoir ressortir. L’enfance des autres pages n'est pas bien guillerette non plus, et les cloches très Boris Godounov de La Grande porte de Kiev semblent sonner le glas final.




    Philharmonie, Paris
    Le 10/01/2025
    Thomas DESCHAMPS

    Concert des dix ans de la Philharmonie de Paris sous la direction de Klaus Mäkelä et Gustavo Dudamel et avec le concours de la soprano Elsa Benoit à la Philharmonie de Paris.
    Pierre Boulez (1925-2016)
    Initiale, pour septuor de cuivres (1987)
    Ludwig van Beethoven (1770-1827)
    Die Weihe des Hauses, ouverture, op. 124 (1822)
    direction : Gustavo Dudamel
    Francis Poulenc (1899-1963)
    Gloria, pour soprano, chœur mixte et orchestre, FP 177 (1959)
    Elsa Benoit, soprano
    Chœur de l’Orchestre de Paris
    préparation : Richard Wilberforce
    Modeste Moussorgski (1839-1881)
    Tableaux d’une exposition (1874)
    Orchestration de Maurice Ravel (1922)
    Orchestre de Paris
    direction : Klaus Mäkelä

     


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