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CRITIQUES DE CONCERTS 05 février 2025

Reprise de La Petite Renarde rusée de Janáček dans la mise en scène d’André Engel, sous la direction de Juraj Valčuha à l’Opéra de Paris.

Une merveille de poésie
© Vincent Pontet

L’Opéra de Paris célèbre à l’Opéra Bastille le centième anniversaire de la création de La Petite Renarde rusée, l’un des plus parfaits chefs-d’œuvre de Janáček, en reprenant la mise en scène intemporelle d’André Engel : une merveille de poésie qui interroge le rapport de l’homme à son environnement, sous forme de conte drolatique.
 

Opéra Bastille, Paris
Le 15/01/2025
Florent COUDEYRAT
 



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  • Quel plaisir de retrouver l’une des plus belles rĂ©ussites scĂ©niques de ces dernières annĂ©es pour fĂŞter le retour parisien de La Petite Renarde rusĂ©e, l’un des ouvrages les plus originaux de Janáček ! Le compositeur tchèque puise son inspiration dans le folklore de son pays, en nous plongeant dans une succession de saynètes dĂ©licieuses, qui mĂŞlent humains et animaux.

    Si le récit nous fait prendre conscience des nécessités de la coexistence entre les espèces, André Engel n’oublie pas les autres sous-textes, immédiatement identifiables dans les éléments de décors stylisés qui reviennent tout au long de la soirée, comme plusieurs vignettes dévoilées en alternance. Ainsi du champ de tournesols et de la voie ferrée, qui évoquent en premier lieu la frontière entre la ville et la campagne, tout autant que les prémices de l’urbanisation à l’ère industrielle.

    On peut aussi percevoir dans ces lignes directrices une référence à l’horizon tout tracé des personnages (un sujet déjà traité dans l’opéra précédent, Katia Kabanova), à l’instar des déboires amoureux de l’instituteur et du garde-chasse. Incapables de défier les méfaits du temps qui file à toute vitesse entre leurs doigts, les personnages hésitent à se réfugier dans le fatalisme, avant de se rapprocher de la nature en un final bouleversant, sous forme d’hymne au panthéisme unificateur.

    Au-delà de ce message philosophique, André Engel traite les scènes comiques, essentiellement dévolues aux animaux, en un sens du détail poétique qui s’appuie sur une élégance toute chorégraphique : interprétés pour la plupart par des enfants, respectant en cela la volonté de Janáček, les animaux sont dotés de costumes farfelus, trouvant le ton juste pour figurer un imaginaire sans excès. On aime aussi la fantaisie du rideau de scène peint, qui résume avec malice les principaux temps-forts de l’opéra, tout en faisant référence à sa source littéraire, une sorte de bande-dessinée.

    L’interprétation se montre exemplaire, en premier lieu dans la fosse, qui exalte les couleurs du drame, sans lyrisme ostentatoire. La direction toute de lisibilité du Slovaque Juraj Valčuha s’appuie sur les premiers violons, qui portent la mélodie principale. Dans cette optique, on aime davantage les atmosphères nocturnes, irisées d’une délicate sensibilité, que les parties plus verticales au début, qui manquent quelque peu d’électricité.

    Quoi qu’il en soit, l’articulation avec le plateau se montre idéale de bout en bout, des phrasés emprunts de noblesse de Milan Siljanov (Le Garde-chasse) jusqu’aux réparties désopilantes des nombreux seconds rôles, dont le superlatif Éric Huchet. On aime aussi l’aisance scénique et vocale d’Elena Tsallagova (La Renarde), tandis que Paula Murrihy (Le Renard) fait entendre un timbre aigre dans le suraigu, tout en assurant l’essentiel. Un très beau spectacle à découvrir ou redécouvrir en famille, jusqu’au 1er février prochain, dans le vaste vaisseau de l’Opéra Bastille.




    Opéra Bastille, Paris
    Le 15/01/2025
    Florent COUDEYRAT

    Reprise de La Petite Renarde rusée de Janáček dans la mise en scène d’André Engel, sous la direction de Juraj Valčuha à l’Opéra de Paris.
    Leoš Janáček (1854-1928)
    La Petite Renarde rusée, opéra en trois actes (1924)
    Livret du compositeur, d’après l’œuvre de Rudolf Tésnohlídek
    Chœurs et Orchestre de l’Opéra national de Paris
    Chœur d’enfants philharmonique de Prague
    direction : Juraj ValÄŤuha
    mise en scène : André Engel
    décors : Nicky Rieti
    costumes : Elizabeth Neumuller
    éclairages : André Diot
    chorégraphie : Françoise Grès
    préparation des chœurs : Alessandro Di Stefano & Petr Louženský

    Avec :
    Milan Siljanov (Le Garde-chasse), Marie Gautrot (La Femme du Garde-chasse, la Chouette), Éric Huchet (L’Instituteur, le Moustique), Frédéric Caton (Le Prêtre), Elena Tsallagova (La Renarde), Paula Murrihy (Le Renard), Tadeáš Hoza (Le Vagabond), Maria Warenberg (Le Chien), Se-Jin Hwang (L’Aubergiste), Anne-Sophie Ducret (La Femme de l’aubergiste), Rocio Ruiz Cobarro (Le Coq, le Geai), Irina Kopylova (La Poule huppée), Marie-Cécile Chevassus (Le Pivert), Slawomir Szychowiak (le Blaireau).

     


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