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CRITIQUES DE CONCERTS 05 février 2025

Concert de l’Orchestre symphonique de Londres sous la direction de Simon Rattle, avec le concours de la soprano Barbara Hannigan à la Philharmonie de Paris.

Les trois B
© Thomas Deschamps

Le LSO ne faillit pas à sa réputation de versatilité virtuose avec ce premier concert d’une série de deux où Éclat de Boulez bénéficie des mêmes soins et de la même beauté instrumentale que la Symphonie n° 4 de Brahms. Au centre du programme, la suite tirée par George Benjamin de son opéra Lessons in Love and Violence fait l’effet d’une déflagration poétique.
 

Philharmonie, Paris
Le 13/01/2025
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Comme tant de concerts qui auront lieu en cette annĂ©e anniversaire, celui-ci dĂ©bute par une pièce de Pierre Boulez. Petit bijou hĂ©doniste du milieu des annĂ©es 1960, Éclat joue de la rĂ©sonnance variable des instruments avec de frĂ©quentes suspensions du temps et confie un rĂ´le crucial au chef qui dĂ©termine au dernier moment certaines sĂ©quences, au point qu’on a parlĂ© de concerto pour chef d’orchestre.

    Une gourmandise manifeste pour Simon Rattle et les solistes du Symphonique de Londres capables à la fois des fulgurances requises par la partition et d’une richesse de timbres fascinante. Un plaisir de l’oreille gâté par les toux incessantes d’un public manifestement peu concentré. La dramaturgie de la pièce suivante lui pose certainement moins de problèmes.

    Dédicacé à Rattle à l’occasion de son 70e anniversaire, Interludes and Aria de George Benjamin reprend des passages orchestraux et un air de son opéra Lessons in Love and Violence basé sur la vie du roi Edouard II. Sept mouvements s’enchaînent pendant un peu plus d’un quart d’heure. Ils sont superbement caractérisés au moyen de l’orchestration qui introduit progressivement des menaces sourdes. L’air d’Isabelle au centre de la partition en est le pivot central.

    Barbara Hannigan fait une entrée muette mais néanmoins magnétique par son allure digne de son personnage, la reine Isabelle. Son aria tout de colère contenue à l’égard de ses sujets use d’une langue ciselée et d’une lyrique frémissante. Les trois derniers mouvements orchestraux reprennent le matériau des premiers sous une forme altérée par les conflits, jusqu’à une coda évoquant la catastrophe. L’orchestre se montre tout au long haletant de présence.

    Après l’entracte, Rattle offre de la Symphonie n° 4 de Brahms une lecture lumineuse. La pâte orchestrale du LSO est la vie même, sans les couleurs automnales qu’on associe souvent à ce répertoire. Toujours un peu trop actif dans ces pages, Rattle fait feu de chaque modification du matériau thématique qui ne cesse de se métamorphoser. Son acuité rythmique supérieure se traduit par une virtuosité parfois trop marquée. Un peu plus décanté, le quatrième mouvement atteint un sommet avec le sublime solo de flûte de Joshua Batty.

    « More Brahms, different Brahms ! Â», annonce en anglais le chef avant de livrer une Danse hongroise n° 3 jouĂ©e comme une horlogerie miniature. IrrĂ©sistible.




    Philharmonie, Paris
    Le 13/01/2025
    Thomas DESCHAMPS

    Concert de l’Orchestre symphonique de Londres sous la direction de Simon Rattle, avec le concours de la soprano Barbara Hannigan à la Philharmonie de Paris.
    Pierre Boulez (1925-2016)
    Éclat, pour quinze instruments (1965)
    George Benjamin (*1960)
    Interludes and Aria (Lessons in Love and Violence) (2024)
    Barbara Hannigan, soprano
    Johannes Brahms (1833-1897)
    Symphonie n° 4 en mi mineur, op. 98 (1885)
    Orchestre symphonique de Londres
    direction : Sir Simon Rattle

     


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