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CRITIQUES DE CONCERTS 30 janvier 2025

Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Dima Slobodeniouk, avec le concours du violoniste Frank-Peter Zimmermann à la Philharmonie de Paris.

Le violon de Puck
© Thomas Deschamps

Dima Slobodeniouk donne à la tête de l’Orchestre de Paris un beau programme où le monde surnaturel du Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn se trouve prolongé par une lecture intrépide du Concerto pour violon d’Elgar. Sa collaboration avec Frank-Peter Zimmermann atteint un niveau exceptionnel de connivence et de musicalité.
 

Philharmonie, Paris
Le 22/01/2025
Thomas DESCHAMPS
 



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  • RaretĂ© au concert, la musique du Songe d’une nuit d’étĂ© de Mendelssohn demande Ă  l’orchestre un vaste Ă©ventail d’expressions et une virtuositĂ© ailĂ©e. En son Ă©tat actuel, l’Orchestre de Paris dispose largement de cette dernière. Le dĂ©but arachnĂ©en de l’Ouverture ne pose aucun problème aux cordes de la formation tandis que la petite harmonie ponctue les fusĂ©es musicales avec prĂ©cision et dĂ©licatesse.

    Les braiements de l’âne appellent les sourires tant chez les musiciens que parmi le public. Dima Slobodeniouk emmène l’ensemble avec vigueur, travaillant le son dans les différents épisodes. Seule la dernière section pourrait appeler un tempo un peu plus alangui, comme pour suspendre le temps. Les extraits de la musique de scène qui suivent présentent la même articulation, les mêmes finesses de nuances.

    À la suite du Scherzo, l’Intermezzo offrent des couleurs boisées d’un bel effet. Le chef finlandais d’origine russe s’amuse du monde des rustiques préparant leur pièce de théâtre mais reste un peu trop élégant pour en traduire pleinement les saillies drolatiques. Le Nocturne expose la beauté des cors et des bassons et la Marche nuptiale bénéficie des équilibres de cette direction.

    À cette évocation shakespearienne suit après l’entracte un monument du répertoire concertiste britannique. Moins connu que celui pour violoncelle, le Concerto pour violon d’Elgar présente pour le soliste un véritable défi, tant l’écriture en est acrobatique sur une vaste durée qui demande une réelle endurance. Frank-Peter Zimmermann y consacre une partie de ses concerts cette année puisqu’il va le jouer également à Berlin avec Kirill Petrenko, à Londres avec Edward Gardner.

    Ce soir l’entente avec Slobodeniouk semble idéale. Le chef attaque l’Allegro dans un tempo franchement rapide sans s’attarder outre mesure sur les alanguissements racoleurs qu’une fausse tradition victorienne veut y mettre. Cette musique y gagne en éloquence et en maturité et fascine par sa beauté cinétique. Survolté, Zimmermann suit bille en tête et se montre d’une fluidité incroyable, décochant les traits, passant les arpèges comme un elfe échappé du monde sylvestre de la première partie.

    L’Andante chante et dialogue à souhait mais c’est durant le dernier mouvement que cette lecture atteint un niveau stratosphérique. Chauffés à blanc, orchestre et soliste changent de registre pour la section lente qui ouvre la cadence. Slobodeniouk obtient des cordes des pizzicatos en trémolo d’une qualité irréelle. L’espace sonore s’ouvre comme sur un ciel étoilé et Zimmermann s’y élance funambule avant de retomber sur ses pieds pour les dernières pages ébouriffées.

    Face à l’enthousiasme, le violoniste annonce en français Le Roi des aulnes de Schubert. Le Grand caprice qu’en a tiré Heinrich Ernst bénéficie du même investissement insensé de Zimmermann qui se joue effrontément des voix mêlées et des quadruples cordes devant le regard effaré des cordes de l’orchestre.




    Philharmonie, Paris
    Le 22/01/2025
    Thomas DESCHAMPS

    Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Dima Slobodeniouk, avec le concours du violoniste Frank-Peter Zimmermann à la Philharmonie de Paris.
    Felix Mendelssohn (1809-1847)
    Le Songe d’une nuit d’été, extraits op. 21 et 61 (1826/1843)
    Edward Elgar (1857-1934)
    Concerto pour violon en si mineur, op. 61 (1910)
    Frank-Peter Zimmermann, violon
    Orchestre de Paris
    direction : Dima Slobodeniouk

     


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