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CRITIQUES DE CONCERTS |
05 février 2025 |
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Nouvelle production de L’Or du Rhin de Wagner dans une mise en scène de Calixto Bieito et sous la direction de Pablo Heras-Casado à l’Opéra national de Paris.
L’Or de la tech
Il aura donc fallu attendre cinq ans pour que le Prologue du Ring confié à Calixto Bieito et empêché par le Covid prenne enfin les feux de la rampe. Déception ? Méfions-nous des conclusions trop hâtives s’agissant d’une œuvre au long cours. Et si le retrait de Ludovic Tézier tend à compromettre l’équilibre du plateau, Pablo Heras-Casado fait des merveilles au pupitre.
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L’Or de la tech
Avec ou sans enfant ?
La grâce et le sacrifice
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L’annonce est tombée comme un couperet le 9 janvier. La grippe l’ayant empêché d’assurer toutes les répétitions qu’exige pareille prise de rôle, Ludovic Tézier renonçait la mort dans l’âme à son premier Wotan. Pour le remplacer, un revenant de la distribution originelle – presque entièrement renouvelée par Alexander Neef pour ce Ring hérité de son prédécesseur Stéphane Lissner –, Iain Paterson.
Sauf qu’en cette après-midi de deuxième, le sort s’acharne sur cet Or du Rhin. Annoncé souffrant, le baryton-basse écossais fera ce qu’il peut, avant que Brian Mulligan, une fois son office achevé en Alberich, ne prenne vocalement le relais. Paradoxe, le Sprechgesang à demi aphone du malade se révèle bien plus éloquent que son chant délavé lors de la Tétralogie à huis clos dans la même salle pour les micros de France Musique en novembre 2020. Quant au doublage de la dernière scène, il achève de donner au baryton américain l’avantage du timbre, en vérité bien plus celui du dieu que de son double maléfique – quoique de façon sans doute moins évidente s’il avait été confronté à Tézier.
Le reste de la distribution tient peu ou prou son rang et ses promesses. Parfait contraste entre les géants de Kwangchul Youn, Fasolt aux beaux élans de tendresse, et Mika Kares, Fafner d’une roideur adéquate. Il faudra surveiller l’évolution de Matthew Cairns, Froh à l’émission haute et insolente, quand chez ses aînés Gerhard Siegel, pour qui Mime est comme une seconde peau, l’emporte sur le Loge insuffisamment cauteleux de Simon O’Neill, il est vrai plus familier de Siegmund et Siegfried.
L’onctueuse clarté de Marie-Nicole Lemieux ne frustrera que ceux qui n’imaginent pas Erda autrement qu’abyssale – son apparition manque de toute façon désespérément d’aura prophétique –, tandis qu’Ève-Maud Hubeaux, dont l’allemand, comme l’italien, flatte décidément davantage les moyens que le français, s’empare de Fricka avec une flamboyante fureur, la préservant ainsi de n’être que caricaturalement vamp.
Aucun des personnages n’échappe d’ailleurs à cette tendance de Calixto Bieito à les réduire à des archétypes en costumes contemporains, plutôt qu’à leur donner une véritable épaisseur. Le metteur en scène catalan a pourtant fait beaucoup mieux que cet Or du Rhin sur fond de big data, soumission à la technologie et au pouvoir démesuré qu’elle procure à ceux qui la possèdent dans la course à la maîtrise de l’intelligence artificielle symbolisée par l’émergence de robots humanoïdes, avec lesquels Alberich joue au savant fou.
Reste donc à espérer que les volets suivants tireront de façon moins prévisible le fil d’une dramaturgie qui aurait pu sembler prémonitoire il y a cinq ans – et n’est plus que terriblement actuelle à l’heure où les patrons des GAFAM rampent devant Donald Trump et où l’homme le plus riche du monde s’imagine qu’il en est le roi.
Dans le cas contraire, il faudra se concentrer sur la fosse où Pablo Heras-Casado, que la rumeur donne comme le probable successeur de Gustavo Dudamel au poste de directeur musical, entraîne l’Orchestre de l’Opéra de Paris vers des sommets de fluidité, de transparence et de vivacité, sans priver le monument wagnérien de ses vrombissantes fondations.
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Opéra Bastille, Paris Le 02/02/2025 Mehdi MAHDAVI |
![](http://www.altamusica.com/wpic/nav/dot0.gif) | Nouvelle production de L’Or du Rhin de Wagner dans une mise en scène de Calixto Bieito et sous la direction de Pablo Heras-Casado à l’Opéra national de Paris. | Richard Wagner (1813-1883)
Das Rheingold, prologue au festival scénique Der Ring des Nibelungen (1869)
Livret du compositeur
Orchestre de l’Opéra national de Paris
direction : Pablo Heras-Casado
mise en scène : Calixto Bieito
décors : Rebecca Ringst
costumes : Ingo Krügler
éclairages : Michael Bauer
vidéo : Sarah Derendinger
Avec :
Iain Patterson / Brian Mulligan (Wotan), Florent Mbia (Donner) Matthew Cairns (Froh), Simon O’Neill (Loge), Ève-Maud Hubeaux (Fricka), Eliza Boom (Freia), Marie-Nicole Lemieux (Erda), Brian Mulligan (Alberich), Gerhard Siegel (Mime), Kwangchul Youn (Fasolt), Mika Karel (Fafner), Margarita Polonskaya (Woglinde), Isabel Signoret (Wellgunde), Katharina Magiera (Floßhilde), Juliette Morel (Gisela, rôle muet). | ![](http://www.altamusica.com/wpic/nav/dot0.gif) |
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