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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de l'Orchestre des Concerts Lamoureux au Théâtre des Champs-Élysées.
Le devoir conjugal des Lamoureux
Dimanche 26 novembre, l'Orchestre des Concerts Lamoureux et son chef Marco Parisotto ont fait salle comble au Théâtre des Champs-Élysées. Plantureux, le programme réunissait Schubert, Mozart et Stravinsky ; mais en guise de déclaration brûlante, ces derniers n'ont eu le droit qu'aux joies hésitantes du devoir conjugal.
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La mariée était trop belle : programme varié — Huitième symphonie de Schubert, Symphonie concertante pour violon et alto de Mozart et Symphonie en trois mouvements de Stravinsky — et invités de marque — la violoniste Bernadette Gardey et l'altiste Bruno Pasquier, — il y avait là de quoi emporter les faveurs du public.
Mais fallait-il pour autant aborder les oeuvres avec la désinvolture des conquêtes faciles ? Sans doute pas. Car l'orchestre a beau afficher de belles qualités d'ensemble, cela ne suffit pas à transformer une honnête prestation en moment de grâce.
Tout n'avait pas si mal commencé. Schubert ne manquait pas de ligne, le son ample de l'orchestre faisait oublier l'imprécision de certaines attaques, Marco Parisotto, flegmatique et gracieux, menait son affaire avec souplesse. On attendait Mozart avec une pointe d'inquiétude, rassuré pourtant par la présence des solistes qui allait, c'est sûr, produire quelques miracles.
Mais il aurait fallu pour cela qu'ils se lancent dans la bataille avec enthousiasme et jubilation. Or, si le jeu de Bernadette Gardey montra bien de telles qualités, celui de Bruno Pasquier, totalement désincarné, acheva de rendre ce Mozart étrangement plat. Marco Parisotto, de son côté, joua les prestidigitateurs en noyant la rhétorique de Mozart dans un magma intemporel ; l'affaire était décidément assez mal engagée.
L'opération de trompe l'œil se poursuivit dans Stravinsky : une dramaturgie réduite à sa plus simple expression, un orchestre tout en puissance jouant sans tension apparente, des effets de masse pour compenser l'absence d'engagement individuel, bref de quoi lasser les coeurs les plus ardents.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 26/11/2000 Mathias HEIZMANN |
| Concert de l'Orchestre des Concerts Lamoureux au Théâtre des Champs-Élysées. | Orchestre des concerts Lamoureux, Théâtre des Champs-Élysées.
Violon, Bernadette Gardey. Alto, Bruno Pasquier. Direction, Marco Parisotto.
Schubert : huitième symphonie, Mozart : Symphonie concertante pour violon et alto, Stravinsky : Symphonie en trois mouvements.
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