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CRITIQUES DE CONCERTS 31 mars 2025

Concert du Quatuor Modigliani dans le cadre des Concerts du dimanche matin au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.

Étreinte à quatre
© Thomas Deschamps

Dans le cadre de la cinquantième et dernière saison des Concerts du dimanche matin de Jeanine Roze au Théâtre des Champs-Élysées, le Quatuor Modigliani éblouit le public avec un Ravel confondant de style et d’engagement, tandis que le deuxième de la série des Quatuors Razumovsky de Beethoven s’envole très haut par la grâce de leur cantabile.
 

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 16/03/2025
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Comme une Ă©vidence, l’impression qui s’installe dès les premières mesures de l’Allegro moderato du Quatuor en fa majeur de Ravel ne s’estompe ni ne se modifie. Voici une lecture Ă©quilibrĂ©e et fluide qui bruisse d’une vie frĂ©missante. L’homogĂ©nĂ©itĂ© de la sonoritĂ© du Quatuor Modigliani tient Ă  la fois du travail d’ensemble et du fait qu’aucun de ces solistes de premier ordre ne tire la couverture Ă  soi. Lorsque le second thème survient Ă  l’unisson entre le premier violon et l’alto, on ressent pleinement cette communion.

    La qualité des pizzicatos du deuxième mouvement sonne de la plus belle eau. Le dialogue des deux violons dans la reprise du premier thème illustre une relation sur un pied d’égalité, tandis que la cantilène centrale énoncée par le violoncelle de François Kieffer suivi par l’alto et le premier violon charme par la simplicité chaleureuse de son phrasé.

    Les Modigliani cultivent dans Très lent un style presque improvisé qui doit tout à leur travail : la musique semble alors naître devant le public. L’alto de Laurent Marfaing joue ici un rôle moteur, accompagné par les violons d’Amaury Coeytaux et de Loïc Rio. Enfin, le dernier mouvement s’ébouriffe avec fièvre sans jamais perdre de vue un style et un ton très français.

    Les premiers accords du Quatuor à cordes n° 8 en mi mineur de Beethoven installent très justement une tout autre culture sonore. L’émission resserrée n’en a pas moins d’impact rendant justice à l’écriture quasi orchestrale. La gestion des indications de dynamique articule le discours qui reste fluide jusque dans les silences interrogatifs.

    Le cœur de l’œuvre, le Molto Adagio se déploie avec une chaleur toute méditative. La beauté nait à la fois du cantabile souverain des quatre musiciens et de leur sens des proportions : lorsque le thème hymnique est repris par le second violon, l’alto et le violoncelle, les arabesques du premier violon s’intègrent avec une musicalité en tout point parfaite.

    Les deux derniers mouvements exposent quant à eux une alacrité rythmique exemplaire jusque dans les passages fugato et la course finale. Fidèles de la programmation des Concerts du dimanche matin, les Modigliani dédient à Jeanine Roze leur bis, le mouvement lent du Quatuor à cordes n° 1 en fa majeur. Les nuances subtiles et le souffle qu’ils donnent à cette évocation de la « séparation des amants », selon Beethoven, étreint la salle.




    Théâtre des Champs-Élysées, Paris
    Le 16/03/2025
    Thomas DESCHAMPS

    Concert du Quatuor Modigliani dans le cadre des Concerts du dimanche matin au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
    Maurice Ravel (1875-1937)
    Quatuor Ă  cordes en fa majeur (1903)
    Ludwig van Beethoven (1770-1828)
    Quatuor Ă  cordes n° 8 en mi mineur, op. 59 n° 2 « Razumovsky Â» (1806)
    Quatuor Modigliani
    Amaury Coeytaux, violon I
    LoĂŻc Rio, violon II
    Laurent Marfaing, alto
    François Kieffer, violoncelle

     


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