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CRITIQUES DE CONCERTS 13 avril 2025

Concert de la violoniste Liya Petrova et du pianiste Adam Laloum au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.

Complicité postromantique
© Thomas Deschamps

Dans le cadre de la cinquantième et dernière saison des Concerts du dimanche matin de Jeanine Roze, Liya Petrova et Adam Laloum présentent un passionnant programme de sonates pour violon et piano. Aux arabesques Art nouveau de Respighi répondent les sautes d’humeurs de Debussy tandis que la sonate de Strauss offre une pâte moins chambriste.
 

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 30/03/2025
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Alors que les musiciens viennent de prendre place sur la scène, Adam Laloum prend la parole pour prĂ©venir le public d’un changement d’ordre du programme : les sonates de Debussy et Respighi sont interverties. Une dĂ©cision fort opportune qui Ă©vite en fait de faire succĂ©der l’écriture quasi orchestrale de Strauss au lyrisme postromantique du compositeur italien qui ouvre par consĂ©quent le concert.

    La Sonate en si mineur n’a de classique que la forme, tant elle exhale des parfums capiteux. Liya Petrova et Adam Laloum qui l’ont enregistrée pour le label MIRARE en 2022 magnifient cette écriture exubérante tout en trouvant la respiration permettant d’éviter la saturation. Si le violon de Petrova chante idéalement dans l’Andante espressivo, l’équilibre entre les deux interprètes sert à merveille la passacaille et ses dix-sept variations du dernier mouvement. Parfaitement contemporaine, la Sonate en sol mineur de Debussy qui suit comme annoncé appartient à une tout autre esthétique.

    La forme classique y paraît bien moins prégnante, la fantaisie semble gouverner l’écriture. Ici Petrova et Laloum instaurent de manière complice un dialogue qui sonne quasi improvisé et conduit à des trésors de poésie. Elle, sait alléger sa sonorité pour exprimer des humeurs changeantes entre inquiétude et ironie. Lui, par l’attention qu’il porte à sa partenaire, par l’à-propos de ses interventions et par la variété de son toucher, évoque ici les qualités d’un immense chambriste, Benjamin Britten.

    Retour à une langue éminemment mélodique avec la Sonate en mib majeur de Richard Strauss. MIRARE vient de faire paraître un album où Petrova la joue en compagnie d’Alexandre Kantorow. Laloum, qui se produit de longue date avec la violoniste, offre sans doute une association légèrement différente, un rien mois cantabile pour ce qui le concerne, ce qui tempère les excès de brillance de la partition mais renforce son dramatisme. La violoniste quant à elle possède la sonorité idéale pour cette œuvre où l’orchestre straussien pointe son nez.

    En réponse à l’enthousiasme du public, les musiciens jouent en bis le deuxième mouvement de la Sonate en la majeur de Franck. Leur virtuosité jamais ostentatoire exprime rien moins que les passions de la vie.




    Théâtre des Champs-Élysées, Paris
    Le 30/03/2025
    Thomas DESCHAMPS

    Concert de la violoniste Liya Petrova et du pianiste Adam Laloum au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
    Ottorino Respighi (1879-1936)
    Sonate pour violon et piano en si mineur, P. 110 (1917)
    Claude Debussy (1862-1918)
    Sonate pour violon et piano en sol mineur, L. 140 (1917)
    Richard Strauss (1864-1949))
    Sonate pour violon et piano en mib majeur, op. 18 (1888)
    Liya Petrova, violon
    Adam Laloum, piano

     


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