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CRITIQUES DE CONCERTS 25 avril 2025

Nouvelle production de Madama Butterfly de Puccini dans une mise en scène de Davide Livermore et sous la direction de Kirill Petrenko au Festival de Pâques de Baden-Baden 2025.

Baden-Baden 2025 (2) :
Une autre émotion

© Monika Rittershaus

Un plateau prestigieux, où dominent un fabuleux Jonathan Tetelmann et le soprano ambré et opulent d’Eleonora Buratto, ne sont pas les seuls bonheurs de cette passionnante Butterfly. Petrenko déploie des trésors avec ses Berliner tandis que Davide Livermore conçoit une bouleversante mise en abyme d’un ouvrage qu’on pensait connaître par cœur.
 

Festpielhaus, Baden-Baden
Le 20/04/2025
Pierre-Emmanuel LEPHAY
 



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  • Bien des fĂ©es se sont penchĂ©es sur le berceau de cette production : un orchestre parmi les meilleurs du monde, un chef dĂ©jĂ  mythique, une distribution rassemblant deux stars. Ce n’est pourtant pas forcĂ©ment lĂ  oĂą on l’attendait que l’on aura Ă©tĂ© le plus comblĂ©. La mise en scène de Davide Livermore affiche en effet une profondeur qui Ă©meut intensĂ©ment.

    L’opéra se veut une sorte de voyage temporel du fils, désormais jeune adulte, de Butterfly-Pinkerton cherchant à en savoir davantage sur sa mère et sur le Japon. Il occupe ainsi presque constamment la scène, accompagné de Suzuki âgée qui le guide. Les deux personnages sont très habilement inclus dans l’action, suscitant une émotion considérable.

    Livermore et Petrenko semblent pourtant vouloir aller encore au-delà. En plaçant l’œuvre en perspective, en forçant le spectateur à observer l’action de loin, comme le font les personnages contemporains, ils creusent une autre émotion, d’une intensité folle, devant une salle de 2500 places d’un silence absolu tout au long de la représentation.

    Si l’on ajoute à cela une splendeur visuelle due notamment aux vidéos de D-Wok, on comprend que l’attention est sans cesse sollicitée. Pas un moment d’ennui dans cette production qui culmine au II et surtout au III où Petrenko et les Berliner déploient des trésors de délicatesse, de couleurs, d’intériorité, de suspension qui rendent à la musique toute sa modernité.

    Le plateau tient en outre parfaitement ses promesses. Eleonora Buratto affiche dans le rôle-titre un matériau opulent et ambré, magnifiquement conduit. Le grave et le médium sont très beaux, l’aigu tantôt glorieux, tantôt dur ou précautionneux – pas de contre-réb facultatif dans son entrée. On lui reprochera surtout de ne pas être tout à fait le personnage, cette petite geisha innocente, mais plutôt une Tosca, véritable diva dans l’âme.

    Jonathan Tetelman fait par contre un sans-faute en Pinkerton. La voix est splendide, parfaitement projetée, l’aigu d’une solidité inaltérable. Mais le ténor ne se contente pas de ces moyens considérables, il incarne magnifiquement un jeune yankee qui semble lui aussi un peu dépassé par les événements et véritablement épris de Cio-Cio-San.

    Tassis Christoyannis est un vrai luxe en Sharpless, nonobstant des aigus un peu gris. Teresa Iervolino est dotée en Suzuki d’une voix magnifiquement moirée, mais elle se montre relativement transparente, la faute à la mise en scène qui, pour le coup, ne l’exploite pas suffisamment. Tous les seconds rôles sont excellents, notamment le parfait ténor de caractère de Didier Pieri en Goro, tout comme le Chœur philharmonique tchèque, qu'on regrette juste de ne pas entendre suffisamment en bouche fermée à la fin du II.




    Festpielhaus, Baden-Baden
    Le 20/04/2025
    Pierre-Emmanuel LEPHAY

    Nouvelle production de Madama Butterfly de Puccini dans une mise en scène de Davide Livermore et sous la direction de Kirill Petrenko au Festival de Pâques de Baden-Baden 2025.
    Giacomo Puccini (1858-1924)
    Madama Butterfly, tragédie japonaise en trois actes (1904)
    Livret de Giuseppe Giacoso et Luigi Illica

    Chœur philharmonique tchèque
    Orchestre philharmonique de Berlin
    direction : Kirill Petrenko
    mise en scène : Davide Livermore
    décors : Giò Forma
    costumes : Mariana Fracasso
    éclairages : Fiammetta Baldiserri
    vidéo : D-Wok
    préparation des chœurs : Petr Fiala

    Avec :
    Eleonora Buratto (Cio-Cio-San), Jonathan Tetelman (Pinkerton), Teresa Iervolino (Suzuki), Tassis Christoyannis (Sharpless), Didier Petri (Goro), Lilia Istratii (Kate), Aksel Daveyan (Yamadori), Giogi Chelidze (le Bonze), Jasurbek Khaydarov (le Commissaire), Ondrei Vasata (le commissaire de police), Natalie Jurk (la mère de Cio-Cio-San), Eunsoo Lee (la tante), Bejanmin Suran (Yakusidé).

     


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