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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Récital Alain Planès dans le cadre des Midis musicaux du Châtelet.
Alain Planès trouve l'âme-soeur
En octobre dernier, altamusica rencontrait Alain Planès et lui demandait pourquoi il avait délaissé le pianoforte. Réponse : "...faute d'avoir trouvé l'instrument idéal, mais je ne désespère pas." Il l'a depuis découvert : un Denis Woolley récent d'après Anton Walter. Leurs fiançailles au Châtelet furent très réussies.
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Le Mozart dans lequel s'aventure Alain Planès n'est pas celui des grandes sonates, mais, au contraire, celui des petites formes, celles dont l'évidence n'est qu'apparence et dérobade. La Fantaisie KV 397 garde une partie de son mystère pour cause d'inachèvement, les Rondos se complaisent dans le rococo (le KV 485, où l'on repère un thème de la galante Petite musique de nuit) ou l'hétérogène (KV 511), les trois aiment qu'on les détaille avec un naturel étudié, qui ne laisse jamais oublier, sous l'affabilité, la rigueur et la maîtrise.
Planès prend plaisir faire chanter des mélodies qu'on croirait souvent tirées d'un opéra, souligner le côté ludique des modulations, donner à l'antagonisme majeur/mineur un rôle plus formellement théâtral que franchement dramatique, ; il n'aime ni le maniérisme, ni l'afféterie, ni la sécheresse, mais cherche, à chaque mesure, à surprendre, par la variété des nuances, des couleurs, du phrasé, tirant le maximum des sonorités plutôt flatteuses, ni trop métalliques, ni trop sourdes, du pianoforte construit par Denis Woolley en 1995 selon un modèle d'Anton Walter.
Haydn lui permet d'affirmer encore davantage ses qualités. Son sens de la construction et de l'architecture fait le prix de son interprétation des si difficiles Andante et Variations en fa mineur Hob.XVII:6; sans la moindre ostentation, il met en valeur un détail, un trille, n'hésite pas à utiliser le silence pour faire naître l'attente et l'émotion, négocie avec insouciance le contrepoint le plus traître, celui qui, perpétuellement, expose l'interprète.
Les deux premières des trois sonates de 1784 dédiées à Marie Esterhazy, chacune en deux mouvements, sont prétextes à d'incessants changements d'humeurs ; mais il ne faut pas compter sur Planès pour bousculer les tempos, transformer ce qui est simple caprice en futile babillage, préférer à la plénitude du son des teintes aigrelettes ou douceâtres. La Sonate n°59 Hob.XVI:49, l'une des plus belles (et des plus jouées) de Haydn est abordée avec la même assurance sereine ; mais les ombres de l'Adagio cantabile ne sont pas plus esquivées que la jubilation du Tempo di minuet final.
Et ce piano sincère, si juste d'expression, a quelque chose de réconfortant. Pourquoi ne pas imaginer une suite à ces récitals, avec les dernières sonates de Haydn et la géniale Fantaisie KV 475 de Mozart, histoire de célébrer une juste noce ?
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Théatre du Châtelet, Paris Le 08/12/2000 Michel PAROUTY |
| Récital Alain Planès dans le cadre des Midis musicaux du Châtelet. | Alain Planès (pianoforte)
Sonates de Mozart et Haydn | |
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