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CRITIQUES DE CONCERTS 21 décembre 2024

Jukka-Pekka Saraste et l'Orchestre de la Radio finlandaise au Théâtre des Champs-Elysées, Paris.

Le soleil se lève au nord

En tournée à la tête de l'Orchestre symphonique de la Radio finlandaise, Jukka-Pekka Saraste a hissé très haut la bannière des chefs finlandais, dans un programme Strauss-Sibelius idéal pour étaler sa maîtrise des couleurs orchestrales. Avec comme cerise sur le gâteau, la participation de sa compatriote, la soprano Soile Isokoski.
 

Théatre du Châtelet, Paris
Le 16/01/2001
Yutha TEP
 



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  • Pour bien enfoncer le clou, Saraste a pris soin de dĂ©buter sa soirĂ©e par une courte pièce orchestrale de son Ă©minent collègue et compatriote, Esa-Pekka Salonen : un Giro dans sa mouture rĂ©visĂ©e, qui intĂ©resse par la complexitĂ© de ses combinaisons de timbre et le raffinement de son harmonie. L'essentiel Ă©tait cependant constituĂ© des Quatre Derniers Lieder de Strauss et des Quatre LĂ©gendes pour orchestre op. 22, appelĂ©s Ă©galement Suite de Lemminkainen. Des feux mordorĂ©s du crĂ©puscule straussien au flot dense et teintĂ© de wagnĂ©risme de Sibelius, la soirĂ©e prenait des allures de marche vers la lumière, sollicitant simultanĂ©ment la subtilitĂ© d'un coloriste comme le sens de la progression d'un architecte. Saraste n'a pas failli Ă  sa rĂ©putation, imposant une direction racĂ©e, traduite sur l'estrade par une gestique toute de classe et d'Ă©lĂ©gance. D'une maĂ®trise sidĂ©rante dans les nuances dynamiques et d'une rigueur rythmique de tous les instants, le chef finlandais a aussi dĂ©montrĂ© sa science des timbres, sans jamais sacrifier les amples lignes mĂ©lodiques si importantes tant dans Strauss que dans Sibelius. Dans la Suite de ce dernier, Saraste est parvenu Ă  donner aux quatre poèmes symphoniques qui la composent, une cohĂ©rence rare, animant les danses très folkloriques du premier mouvement sans la moindre concession Ă  la facilitĂ©, concentrant ensuite les timbres de l'orchestre dans le sombre scherzo du deuxième, les assombrissant encore dans le poignant mouvement lent, avant de libĂ©rer les Ă©nergies dans un finale tout de lumière et d'Ă©lan. Dans Strauss, il a trouvĂ© en Soile Isokoski une partenaire idĂ©ale. DĂ©jĂ  Ă©blouissante DaphnĂ© du mĂŞme Strauss au Châtelet l'an passĂ© (Lire la critique d'Altamusica), Isokoski possède indiscutablement le soprano lyrique que demandent ces pages. Rondeur du timbre, homogĂ©nĂ©itĂ© impressionnante sur toute la tessiture, contrĂ´le parfait du souffle qui lui permet d'affronter les Ă©carts de la partition et surtout d'assumer jusqu'au bout les longues phrases straussiennes, la Finlandaise a encore une fois conquis le public par un chant dont la classe n'avait rien Ă  envier Ă  celle de Saraste. Il est fort dommage, dans ce contexte, que l'Orchestre symphonique de la Radio finlandaise ne se soit pas montrĂ© sous son meilleur jour. Si la verdeur des timbres fut bienvenue dans certains passages de la Suite, on a pu regretter un petit manque de raffinement dans les Lieder, des problèmes de cohĂ©sion dans les pupitres de cordes et de justesse dans l'harmonie, tandis que la discipline d'ensemble n'Ă©tait pas irrĂ©prochable.

    Lire l'entretien de Jukka-Pekka Salonen par Stéphane Haïk

    Lire l'entretien de Soile Isokoski par GĂ©rard Mannoni

    Soile Isokoski




    Théatre du Châtelet, Paris
    Le 16/01/2001
    Yutha TEP

    Jukka-Pekka Saraste et l'Orchestre de la Radio finlandaise au Théâtre des Champs-Elysées, Paris.
    Soile Isokoski, soprano
    Orchestre symphonique de la Radio finlandaise
    Jukka-Pekka Saraste, direction
    Salonen : Giro
    R. Strauss : Quatre Derniers Lieder
    Sibelius : Quatre LĂ©gendes pour orchestre op. 22

     


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