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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Séduisant au premier abord, ce programme franco-américain ne l'est pas totalement au final. Pourquoi, certes, ne pas sortir des placards quelques oeuvres qui, sans être indispensables à nos vies, ne méritent pas pour autant une indifférence absolue, mais encore faut-il qu'elles passent la rampe. C'est le cas de cette Cinquième symphonie de Guy Ropartz- qui n'a pas écrit que Le Pays et La chasse du Prince Arthur - dirigée avec beaucoup de finesse par Leonard Slatkin. Elle n'est pas désagréable du tout à entendre, malgré son écriture étonnamment désuète pour l'époque (1946), par rapport à l'Ecole de Vienne, et même à nos grands compositeurs ou à des russes comme Stravinsky ou Chostakovitch. Sans doute plus personnelle aussi que le Inscape de Copland, musique typiquement entre deux époques, traînant des relents sériels dans un contexte néoclassique assez terne. Copland est meilleur quand il joue une carte plus franchement américaine. Comme Gershwin qui étonne toujours avec son dynamique Concerto en fa, mélange de rythmes et de sonorités typiquement américains début de siècle et d'effusions à la Rachmaninov. Le superbe pianiste qu'est Barry Douglas en donne une interprétation qui touche à l'idéal, juste assez jazzy, juste assez classique, avec cette petite distance que seule peut donner une éducation britannique. A fond dans les touches, mais sans vulgarité, s'il vous plaît ! Superbe. Que dire du Rouet d'Omphale de Saint-Saens sans offenser la sensibilité de nos grand-mères ? Que c'est une musique jolie qui fut joliment jouée.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 18/01/2001 Gérard MANNONI |
| Leonard Slatkin et Barry Douglas au Théâtre des Champs-Elysées, Paris. | Orchestre national de France
Barry Douglas, piano
Leonard Slatkin, direction
Saint-Saens, Gershwin, Copland, Ropartz | |
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