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CRITIQUES DE CONCERTS |
30 octobre 2024 |
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Eliahu Inbal dirige L'Echelle de Jacob, Salle Pleyel, Paris.
Inbal en bas de l'Echelle
La réunion dans Schoenberg du Philharmonique de Radio France, le plus en forme des orchestres français, et d'Eliahu Inbal, mahlérien racé, avait mis l'eau à la bouche. Rude déception, car Inbal n'a pas réussi à escalader l'Echelle.
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Complicité artistique
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Hommage au réalisme poétique
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L'oratorio Die Jacobsleister (L'Echelle de Jacob), donné vendredi 19 janvier par l'Orchestre Philharmonique de Radio France, fait partie de ces monstres utopiques qui jalonnent la création du XXe siècle. A travers le mythe hébreu de l'échelle mystique qui relie le monde des hommes à celui de Dieu, revu par le compositeur dans une perspective judéo-chrétienne, puisqu'il y adjoint l'idée de Rédemption, Schoenberg affirme son désir de créer une forme d'art " définitive " alliant tous les acquis de la musique occidentale sous l'aile protectrice de la " musique de l'avenir ", dont il se sent le dépositaire : naît alors monstre qui aurait pu rassembler plus de huit cents protagonistes, porteur d'un message spirituel et
inachevé.
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Le mettre au programme du meilleur orchestre symphonique français, au sortir de dix ans de travail avec un chef de tradition germanique, Marek Janowski, était des meilleures augures. Le résultat fut décevant:le contrepoint serré, diaboliquement difficile à dénouer, était comme survolé par Eliahu Inbal, qui ajouta à cette partition déjà lourde une pesanteur parfois pénible, et entraîna des solistes à la vaillance extrême jusqu'aux limites de leurs possibilités. Seul l'exceptionnel Dietrich Henschel (Gabriel) se jouant de toutes les difficultés de la langue allemande, se tira sans encombres de ce piège. Chef mahlérien de première grandeur, Inbal aurait dû faire merveille dans cette partition. Que s'est-il passé ? Manque de répétitions ? Erreur de point de vue ? Salle trop petite pour des effectifs trop grands ? Toujours est-il que le public a ovationné Schoenberg, ce qui fait du bien et prouve que la spiritualité laïque à laquelle le syncrétisme de Schoenberg invite, résonne dans les consciences actuelles.
Sur le Concerto en sol de Beethoven qui ouvrait le concert, pas grand-chose à dire : Zacharias a tenté de diriger l'orchestre à la place du chef (sur ce point, RAS), a brillé dans la cadence du premier mouvement (RAS de nouveau), et a fait des mines dans le finale (RAS là -encore). Malgré une certaine préciosité du soliste et un manque d'implication du chef, ce fut une vision cohérente, agréable et bien jouée par l'orchestre.
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| Le 19/01/2001 Olivier BERNAGER |
| Eliahu Inbal dirige L'Echelle de Jacob, Salle Pleyel, Paris. | Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano et orchestre n°4 en sol majeur opus 58
Christian Zacharias, piano.
Arnold Schoenberg
Die Jacobsleister (L'Echelle de Jacob)
Avec Dietrich Henschel (Gabriel), Peter Straka (un appelé), Wielfried Gahmlich (Un Rebelle), Matteo de Monti (L'Elu), Kurt Azerberger (Le Moine), Jadwiga Rappé (Le Mourant), Magali Léger (L'Ame 1), Marie Devellereau (L'Ame 2)
Choeur de Radio France (chef des choeurs : Norbert Balatsch)
Orchestre philharmonique de Radio France
Direction : Eliahu Inbal | |
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