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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Orfeo ed Euridice de Joseph Haydn par Cecilia Bartoli et Christopher Hogwood au Théâtre du Châtelet.
Orfeo ed Cecilia
Mal aimée, mal connue, la partie lyrique de l'oeuvre de Joseph Haydn commence à sortir de l'ombre. Si cet Orfeo ed Euridice - écrit pour Londres en 1791, mais créé seulement en 1951 (!) - s'est enfin imposé, c'est que Cecilia Bartoli et Christopher Hogwood l'ont âprement défendu au disque. La confrontation avec le concert ne déçoit pas.
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En comparaison du disque publié chez l'Oiseau-Lyre, les partenaires de Christopher Hogwood ont changé. Raul Jimenez remplace Uwe Heilman ; excellent belcantiste, mozartien accompli, il a gardé, après vingt ans de carrière, ce timbre frais et clair, cette élégance de phrasé, cette netteté et cette poésie du mot qui l'ont rendu attachant, et conviennent à celui qui faisait pleurer les pierres et charmait les animaux. On s'étonne, toutefois, de le voir vocaliser de manière si hasardeuse dans son air d'entrée.
Les quelques interventions secondaires (Pluton, un messager
) sont confiées à la voix ample et sonore d'Antonio Abete. Albert Schigadullin incarne Créon, le père d'Euridice, avec justesse, et non sans relief. Mais plus encore que pour l'opéra, dont on ne se lasse pourtant pas d'admirer les beautés, plus que pour Hogwood, son Academy of Ancient Music (très sollicités, le cor anglais, la harpe, la clarinette, et le hautbois s'en tirent avec les honneurs) et ses choeurs, dont la vision, plus dynamique que dramatique, séduit par sa franchise d'accent mais manque un rien de trouble et d'imprévu dans la scène finale, c'est pour Cecilia Bartoli que le public s'est déplacé en masse.
Elle triomphe haut la main de son double rôle, Euridice d'abord révoltée mourant ensuite avec grâce, et le Génie qui va guider Orphée aux Enfers, auquel est réservé, à l'acte III, un air spectaculaire qui met en valeur des coloratures négociées à une allure folle, une variété de nuances et de couleurs fouillées avec une minutie qui irrite les uns et enthousiasme les autres. La Bartoli est un cas ; dans ce répertoire négligé, dont elle se fait courageusement la championne, elle n'a guère, en ce moment, de rivale.
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Théatre du Châtelet, Paris Le 25/01/2001 Michel PAROUTY |
| Orfeo ed Euridice de Joseph Haydn par Cecilia Bartoli et Christopher Hogwood au Théâtre du Châtelet. | Orfeo ed Euridice Ossia L'Anima del Filosofo
The Academy of Ancient Music
direction Christopher Hogwood.
Avec Cecilia Bartoli, Raul Gimenez, Albert Schagidullin, Antonio Abete. | |
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