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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Vanessa de Samuel Barber à l'Opéra de Monte-Carlo.
Vanessa sort de l'ombre
C'est à Callas que pensait Samuel Barber lorsqu'il a composé Vanessa, mais celle-ci a décliné le rôle-titre éponyme lorsqu'elle a réalisé que le personnage d'Erika avait tout pour lui faire de l'ombre. Donné pour la première fois l'année dernière à Metz, Vanessa vient de trouver une scène à sa mesure à Monte-Carlo.
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John Cox donne ici une belle leçon de mise en scène figurative et pourtant personnelle et originale, aidé en cela par les décors et les costumes de Paul Brown. Ce pays nordique mal déterminé où se passe l'action de Vanessa, cette demeure étrange et riche où les trois femmes se livrent plus ou moins consciemment un combat sans merci, chacune avec ses armes propres - mutisme de la vieille baronne, franchise et rigueur morale d'Erika, égoïsme féroce et plein de charme de Vanessa- les différents comparses, tout prend une réalité théâtrale fabuleuse, sans que rien de ce qui importe dans l'oeuvre reste ignoré.
Un décor unique mais aussi changeant que s'il y en avait quatre, une direction d'acteurs parfaite, et voilà cet univers à la Ibsen qui s'anime pour nous, un univers clos, et qui ne respire que de ce qu'il attend du monde extérieur, lequel est omniprésent au-delà du cyclo circulaire qui enserre la petite scène de l'Opéra de Monte Carlo tout en la rendant sans limites. À cette vraie réussite théâtrale s'ajoute une vraie réussite musicale, car Lawrence Foster sort de cette partition quasiment ignorée chez nous - la première en France eut lieu l'automne dernier à Metz- mille trésors en tous genres et lui donne aussi une vie intense.
Et puis, John Mordler a réuni une distribution que l'on peut qualifier d'idéale. Dame Kiri Te Kanawa est juste entre deux âges, comme l'héroïne, et cette tessiture moyenne lui convient aujourd'hui on ne peut mieux car elle lui permet de faire briller les splendeurs d'une voix très bien conservée dans ce registre. Tous les autres sont excellents et l'on est ému de voir la grande Rosalind Elias qui créa en 1958 le rôle d'Erika incarner aujourd'hui la vieille baronne. Une réussite sans ombre.
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Palais Garnier, Monte-Carlo Le 10/02/2001 GĂ©rard MANNONI |
| Vanessa de Samuel Barber à l'Opéra de Monte-Carlo. | Vanessa de Samuel Barber
Livret de Gian Carlo Menotti
Orchestre de l'Opéra de Monte-Carlo
Direction : Lawrence Foster
Mise en scène : John Cox
DĂ©cors : Pazul Brown
Avec Dame Kiri Te Kanawa (Vanessa)- David maxwell Anderson (Anatol)- Lucy Schaufer (Erika)- David Evitts (le vieux Docteur)- Rosalind Elias (la vieille Baronne)- Anthony Smith (Nicholas)- Ki Hyun Kim (Un valet de pied).
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