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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Ouverture du cycle Beethoven par Stephen Kovacevich Ă l'Auditorium du Louvre.
Beethoven est sa patrie
Stephen Kovacevich a l'identité changeante : il débuta Stephen Bishop, puis devint Stephen Bishop-Kovacevich pour n'être plus que Kovacevich aujourd'hui. Mais si son nom peut varier, sa patrie musicale est toujours Beethoven, et il vient de le prouver une fois encore à l'Auditorium du Louvre de Paris.
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Beethoven est compositeur essentiel dans la carrière de Stephen Kovacevich. On se souvient de sa vision des Variations Diabelli qui reste toujours une référence. Aujourd'hui, le pianiste investit plus que jamais ses forces dans la défense et illustration du compositeur, avec notamment une intégrale des sonates en cours chez EMI.
Au concert, c'est aussi un programme tout Beethoven qu'il a donné dans le cadre d'un cycle dédié au compositeur à l'Auditorium du Louvre. Au clavier, Kovacevich se place en champion d'une intégrité de lecture qui est rassérénante. Avec une analyse de base extrêmement poussée, notamment dans le domaine des tempi et des accents, des couleurs aussi, il situe chaque oeuvre dans une perspective large.
Les tourments volontiers extériorisés de la sonate en ré mineur op.31 n°2, dite la Tempête, trouvent ici juste ce qu'il faut de colère houleuse, sans excès de lyrisme, avec un côté un peu rude et rageur qui leur convient très bien.
À la fois plus détachée et plus intérieure, la vingt-huitième sonate opus 101 fait preuve d'une maturité qui maîtrise davantage les affects et leur expression musicale, pour arriver l'opus 110, dont les architectures se déploient magistralement.
Il ne faudrait pas en déduire que Stephen Kovacevich n'apporte rien de personnel, car c'est à travers cette fidélité au texte et cette lucidité qu'il fait passer de nombreuses options personnelles, mettant en relief telle partie de basse que l'on n'entend presque jamais dans La Tempête, ou soulignant d'un accent ou d'une nuance inattendus telle ligne mélodique de l'opus 101.
Dans les semaines et les mois qui viennent, d'autres artistes vont lui succéder au Louvre pour défendre la cause : notamment Natalia Gutmann, Gary Hoffman, Joshua Bell, Boris Berezovsky. On espère qu'ils feront preuve d'un égal patriotisme.
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Auditorium du Louvre, Paris Le 14/02/2001 GĂ©rard MANNONI |
| Ouverture du cycle Beethoven par Stephen Kovacevich Ă l'Auditorium du Louvre. | Ludwig van Beethoven
Stephen Kovacevich, piano
Sonates sonate en ré mineur op.31 n°2, dite la Tempête et 28e sonate opus 101.
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