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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
15 janvier 2025 |
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Nouvelles distributions pour la Source de Jean-Guillaume Bart au Ballet de l’Opéra de Paris.
Richesses de la Source
Idéalement conçu pour la compagnie de l’Opéra telle qu’elle évolue aujourd’hui, le ballet de Jean-Guillaume Bart la Source permet aux Étoiles et aux autres danseurs de s’illustrer dans de vrais rôles construits dans un contexte visuel exceptionnel. Une vraie fête, et deux nouvelles distributions équilibrées les 27 et 28 octobre.
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Dans son article du 25 octobre, Olivier Brunel a parfaitement caractérisé à la fois l’origine, la nouvelle chorégraphie et la décoration de cette belle réussite du Ballet de l’Opéra. Impression d’ensemble plus que séduisante avec, c’est vrai, une légère restriction sur la décoration du deuxième acte, assez en retrait par rapport à la splendeur des costumes et au propos même du livret. Serait-ce, peut-être, pour ne pas rivaliser avec les pierreries et les soieries utilisées avec tant de goût et d’imagination par Christian Lacroix ?
Côté danse, Brigitte Lefèvre a naturellement saisi l’occasion de lancer dans cette belle aventure non seulement les Étoiles en titre, mais bon nombre de Premiers Danseurs et même de Sujets qui sont l’avenir de la compagnie. Fondamental pour l’évolution et la vie de ce groupe de 154 danseurs et passionnant pour tous ceux qui suivent sa vie de spectacle en spectacle.
Une première distribution rassemblait comme il se doit quelques stars maison. Étoiles, comme Karl Paquette, généreux, vaillant, bien théâtral Djamil, Isabelle Ciaravola, la beauté faite danseuse, Nourreda onctueuse, sensuelle, à la fois séductrice et victime, Mathias Heymann, absolument incroyable dans le numéro de haute voltige en petites batteries que Jean-Guillaume Bart a conçu, comme sur mesure, pour le rôle du gentil elfe Zaël. Époustouflant et totalement magique !
À leurs côtés, quatre Premiers Danseurs complètent cette distribution de grand luxe. Ludmilla Pagliero montre en Naïla, esprit de la Source, de belles qualités de fluidité et de poésie, avec un superbe travail de pieds. Toute en finesse, sans grands éclats techniques genre trente-deux fouettés, la chorégraphie de Jean-Guillaume Bart est d’une grande difficulté, car, comme chez Robbins ou Petit, aucun détail n’est dénué de sens.
Signalons au passage certaines idées très amusantes, comme tout ce qu’il a conçu pour les Caucasiens, légèrement sautillants, avec une gestuelle très originale, charmante, drôle, inattendue. Nolwenn Daniel est très belle en Dadjé, favorite délaissée, Christophe Duquenne bien présent en Khan, mais c’est Vincent Chaillet qui impressionne le plus en méchant Mozdock, technique large et puissante, grand éclat scénique. Magnifique à tous égards. On attend avec impatience sa prise de rôle de l’Acteur vedette dans le Cendrillon de Noureev prochainement à l’affiche.
Autre type de distribution tout aussi passionnant, avec cette fois une majorité très nette de Sujets, donc de membres du Corps de ballet et le tout dernier nommé Premier Danseur Florian Magnenet en Djémil. Prestance, belle présence physique, danse ample, aisée, avec encore quelques incertitudes dans sa première variation, mais cet artiste en pleine progression continue à prendre de l’assurance, à tirer un parti plus complet de ses enviables possibilités et à justifier les espoirs que la compagnie met en lui.
Sans démériter, Christophe Duquesne n’a pas en Mozdock l’impact implacable de Vincent Chaillet. Quant aux Sujets, que de gratifiantes satisfactions ! Charlène Giezendanner est une Naïla de rêve, immatérielle, ravissante et fraîche, spontanée, avec cette jolie danse vive et rapide qu’on lui connaît. Un grand pas dans sa carrière et une belle idée de Brigitte Lefèvre que de lui avoir confié cette responsabilité. Laura Hecquet et Aurélia Bellet sont respectivement Nouredda et Dadjé avec la solide école classique maison et encore une certaine timidité dans la caractérisation par la danse de leurs personnages.
À Allister Madin revenait le redoutable honneur d’incarner Zaël après Heymann. Superbe technique, très grande agilité aussi et beaucoup d’éclat, avec pourtant une restriction importante : pourquoi ce visage méchant et crispé ? Sans doute le trac devant le défi proposé, car Zaël n’est pas un diable mais un gentil elfe qui cherche à aider tout un chacun et s’amuse des conflits amoureux dont il est le témoin. Facile à corriger au fil des représentations pour ce danseur lui aussi bien prometteur.
De beaux moments de danse, image significative d’une compagnie bouillonnante de vitalité.
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Palais Garnier, Paris Le 28/10/2011 GĂ©rard MANNONI |
| Nouvelles distributions pour la Source de Jean-Guillaume Bart au Ballet de l’Opéra de Paris. | La Source, ballet en deux actes et trois tableaux
Livret d’après Charles Nuitter et Arthur Saint-Léon
chorégraphie : Jean-Guillaume Bart
musique : Léo Delibes et Ludwig Minkus, version réalisée par Marc-Olivier Dupin.
décors : Eric Ruff
costumes : Christian Lacroix
éclairages : Dominique Bruguière
Orchestre de l’Opéra national de Paris
direction : Koen Kessels
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris | |
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