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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
15 janvier 2025 |
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Reprise d’Orphée et Eurydice de Pina Bausch au Ballet de l’Opéra de Paris.
Chef-d’œuvre intact
Stéphane Bullion (Orphée)
Entré au répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris en 2005, Orphée et Eurydice créé par Pina Bausch en 1975, revient à l’affiche de ce début d’année au Palais Garnier avec un identique succès. La pièce, très bien dansée, qui affiche un certain nombre de danseurs qui l’avaient étrennée il y a sept ans, a gardé son sobre impact dramatique, sa pureté et s’impose comme au premier jour.
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Remonté pour la première fois par ceux qui furent les compagnons de route de la grande chorégraphe, cet Orphée et Eurydice est apparu aussi bouleversant que lors des spectacles de 2005.
Il retrouve d’ailleurs une bonne partie des interprètes d’alors, en premier Marie-Agnès Gillot, sublime Eurydice, mais aussi dans les ensembles de fortes personnalités comme Eve Ginsztajn, Caroline Bance, Amélie Lamoureux, Natacha Gilles, Charlotte Ranson, Bruno Bouché, Sébastien Bertaud, Alexis Renaud, Erwan le Roux, tous absolument investis dans cette démarche qu’ils considèrent fondamentale dans leur vie de danseur, quelle que soit leur place dans la hiérarchie de la compagnie. Aujourd’hui Première Danseuse, Muriel Zuzperreguy ne figure plus dans les ensembles mais incarne un très sensible Amour.
Le trio masculin du deuxième tableau, Violence, est magistralement assuré par Vincent Chailley, lui aussi maintenant Premier Danseur, Vincent Cordier et Aurélien Houette, tandis que l’on retrouve trois première danseuses dans les ensembles, Eve Ginsztajn, Ludmilla Pagliero et Alice Renavand qui sera aussi Eurydice dans une deuxième distribution. Dans le répertoire Pina Bausch, tout le monde est employé en fonction de ce que chacun apporte, une fois encore sans souci de hiérarchie. L’Étoile Stéphane Bullion danse Orphée, puissant, bien dramatique, émouvant.
On sait que, remaniant un peu la partition originale, Pina Bausch l’a divisée en quatre tableaux, Deui ,Violence, Paix, Mort et que chacun des trois personnages principaux est à la fois chanté et dansé.
Maria Riccarda Wesseling est un assez correct Orphée, Yun Jung Choi et Zoe Nicolaidou sont plus fragiles en Eurydice et en Amour. Mais il est évident que dans cette approche scénique de la partition musicale, ce n’est pas le chant qui est au premier plan. Il est même préférable qu’il s’efface quelque peu derrière la danse. Il faudrait, pour rivaliser avec la force de celle-ci, des voix de très haut niveau, ce qui nuirait au subtil équilibre obtenu
Car les ensembles frappent toujours autant par l’extraordinaire pureté de leur gestuelle et de leurs ligne, par l’invention permanente qui préside à leur agencement, à leurs déplacements, tout cela dans la plus parfaite musicalité, avec sobriété, pureté. Le Balthasar-Neumann Ensemble & Chor dirigé par Manlio Benzi renouvelle son irréprochable approche de la musique de Gluck, avec une sonorité idéalement chaleureuse et pudiquement expressive.
Garder aussi intact au fil des ans un pareil chef-d’œuvre n’est pas facile. Tous les protagonistes de cette reprise y sont parvenus.
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Palais Garnier, Paris Le 04/02/2012 GĂ©rard MANNONI |
| Reprise d’Orphée et Eurydice de Pina Bausch au Ballet de l’Opéra de Paris. | Orphée et Eurydice, opéra dansé en quatre tableaux
musique : Gluck
chorégraphie et mise en scène : Pina Bausch (1975)
décors, costumes et lumières : Rolf Borzik
Maria Riccarda Wesseling Orphée
Yun Jung Choi Eurydice
Zoe Nicolaidou L’Amour
Balthasar-Neumann Ensemble & Chor
direction : Manlio Benzi
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris. | |
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