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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
26 décembre 2024 |
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6000 miles away de Sylvie Guillem au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
Sylvie Guillem au travers du miroir
Mats Ek a la cote à Paris ! Sa chorégraphie l’Appartement vient d’être reprise par le ballet de l’Opéra de Paris et Sylvie Guillem au meilleur d’un programme varié au Théâtre des Champs-Élysées crée en France la commande qu’elle lui a passé du solo Bye sur la musique pour piano de Beethoven. Beau doublé et retour réussi de la reine Sylvie !
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Les spectateurs du Théâtre des Champs-Élysées ne seront pas cette fois restés sur leur faim comme lors des derniers spectacles aux programmes rachitiques donnés en période de fête, et au prix fort, par Sylvie Guillem avec Russell Maliphant ou Akram Kahn. Cette fois, trois parties de durée raisonnable (quatre même, certains soirs où Mats Ek et Ana Laguna ont dansé Memory de Mats Ek).
Hommage au séisme qui a frappé le Japon il y a un an, à 6000 miles de chez nous, alors même que la danseuse créait à Londres Rearray, le premier duo commande de la danseuse à William Forsythe, elle le danse avec Massimo Murru danseur Étoile du Ballet du Teatro alla Scala de Milan (en alternance avec Nicolas Le Riche de l’Opéra de Paris).
Du Forsythe sage en comparaison avec la virtuosité de ses grandes pièces des années 1970, où les deux solistes s’affrontent sur une musique hypnotique de David Morrow et où l’espace et le temps sont découpés par des éclairages spectraux, en minuscules séquences (vingt minutes en tout) qui permettent d’apprécier que, bien que retiré des difficultés de la danse classique, Sylvie Guillem garde une technique impeccable, une ligne admirable et que le rythme exigeant de Forsythe n’a toujours pas de secret pour elle. Bien que l’on n’ait pu comparer les deux danseurs, Murru paraît un peu effacé et certainement moins en situation que Le Riche, partenaire régulier de Guillem.
Intermède nécessaire, 27’52 de Jirà Kylián (2002) n’est certainement pas du meilleur Kylián mais permet de briller à deux jeunes solistes, anciens du Nederlands Dans Theater (donc formés chez Kylián) Aurélie Cayla, française et Lukas Timulak, slovaque. Courte composition (17 minutes) sur une musique de Dirk Haubrich basée sur deux thèmes de Gustav Mahler, elle a été interprétée au niveau d’excellence du reste de la soirée avec une pointe d’humour dans la virtuosité, une lumière plus réchauffante, excellent préambule au clou de la soirée.
C’était donc avec Bye (22 minutes) la création de Mats Ek, seconde commande de Sylvie Guillem de la soirée, que culminait ce programme. Jouant du contraste de l’austérité de l’Arietta de l’Opus 111 de Beethoven avec une chorégraphie pour le moins humoristique, Ek a inventé un savant jeu de vidéo en noir et blanc au travers d’une porte faisant passer Sylvie Guillem, telle Alice, plus d’une fois au travers du miroir !
Plus d’une fois, on pense à la Giselle de Mats Ek avec la dégaine dégingandée de ce personnage tout en fantaisie et en tendresse, jouant en dialoguant avec son propre double, indifférente aux foules qui passent dans cette porte miroir qu’elle traverse en tous sens passant de l’état de petite fille à celui de femme mûre puis âgée, bref un vrai parcours de vie plein d’humanité et de gravité.
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Théâtre des Bouffes du Nord, Paris Le 21/03/2012 Olivier BRUNEL |
| 6000 miles away de Sylvie Guillem au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | Rearray , (création en France) par Sylvie Guillem et Massimo Murru
chorégraphie, costumes & conception lumières : William Forsythe
musique : David Morrow
Ă©clairages : Rachel Shipp
27’52’’, par Aurélie Cayla et Lukas Timulak
chorĂ©graphie & dĂ©cors : JiřĂ Kylián
musique : Dirk Haubrich
costumes : Joke Visser
Ă©clairages : Kees Tjebbes
Bye (création en France) par Sylvie Guillem
chorégraphie : Mats Ek
décors & costumes : Katrin Brännström
musique : Ludwig van Beethoven (Arietta de la Sonate pour piano op. 111, enregistrement d’Ivo Pogorelich)
Ă©clairages : Erik Berglund | |
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