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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
23 novembre 2024 |
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Adieux de l’Étoile Clairemarie Osta au Ballet de l’Opéra national de Paris.
Une Étoile s’en va
Elle avait choisi la Manon de Kenneth MacMillan. Clairemarie Osta, danseuse Étoile de l’Opéra national de Paris, a fait dimanche en matinée ses Adieux, avec son mari Nicolas Le Riche comme partenaire. Une belle carrière régulière et intelligente s’achève sur les planches, mais l’enseignement attend cette artiste discrète.
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Même si l’âge de la retraite qui fut de quarante ans pour les ballerines a été repoussé de deux années, un départ est toujours un moment étrange dans une carrière. Cela tient de la fête et de l’émotion nostalgique. L’artiste y vit un ultime triomphe devant un public qui tient à lui manifester sa reconnaissance et dont les applaudissements paraissent tenter de retarder le moment où le rideau ne se relèvera plus.
L’Opéra de Paris sait très bien organiser cela. Il y a des milliers de confettis qui tombent des cintres, dorés pour Clairemarie, tous les danseurs de la distribution bientôt rejoints par les autres Étoiles et des membres de ces différents corps de métiers indispensables au spectacle entourent les danseurs.
Ses grands yeux vite noyés de larmes, avec un geste des bras signifiant « je n’y peux rien, c’est plus fort que moi », Clairemarie Osta salue et resalue, seule, avec les autres, encore toute seule, comme un peu perdue. L’orchestre applaudit aussi. Elle semble ne même pas s’en apercevoir. Moment difficile, même quand on a son mari-partenaire à ses côtés.
Sans chercher la médiatisation, Clairemarie Osta, issue du Conservatoire National Supérieur de Paris après avoir pratiqué les claquettes, était entrée en 1988 dans le Corps de ballet. Après une représentation de Paquita de Pierre Lacotte, elle avait été nommée Étoile en 2002. Très polyvalente, elle a dansé depuis la plupart des rôles majeurs du répertoire classique et contemporain, avec un égal succès.
On gardera peut-être particulièrement en mémoire son interprétation de la Dame aux camélias de John Neumeier et de Nathalie dans les Enfants du Paradis de José Martinez, mais elle fut aussi une belle Nikya dans la Bayadère et une touchante Cendrillon dans le ballet de Noureev. Ballerine sensible, elle était vite émouvante, avec une finesse et une fragilité attachantes.
Pour cette ultime Manon, elle avait la chance d’être entourée de magnifiques partenaires, son époux Nicolas Le Riche, puissant Des Grieux, Stéphane Bullion, Lescaut aussi virtuose que bon comédien, Alice Renavand, éblouissante maîtresse de Lescaut. François Alu fut un époustouflant chef des mendiants au premier acte. Quelle autorité, quel sens de la scène et quelle technique !
Et comme toujours, l’ensemble de la compagnie s’est efforcé de « donner un beau spectacle », car ces moments d’adieux sont toujours une occasion pour tout le Corps de ballet de montrer sa solidarité avec ces Étoiles qui sont un modèle et un moteur. Souvent rivaux, les danseurs savent être solidaires et soudés dans les grandes occasions.
Au cours d’une réception dans le grand foyer à l’issue de la représentation, Clairemarie Osta était décorée de la légion d’Honneur.
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Palais Garnier, Paris Le 13/05/2012 GĂ©rard MANNONI |
| Adieux de l’Étoile Clairemarie Osta au Ballet de l’Opéra national de Paris. | L’Histoire de Manon
Ballet en trois actes d’après le roman de l’Abbé Prévost
chorégraphie : Kenneth MacMillan
musique : Massenet
décors et costumes : Nicholas Georgiadis
Ă©clairages : John B.Read
Orchestre de l’Opéra national de Paris
direction : Koen Kessels
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris | |
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