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L'ACTUALITE DE LA DANSE 21 décembre 2024

Reprise de la Fille mal gardée de Frederick Ashton au Ballet de l’Opéra national de Paris.

Une Étoile bien nommée
© Julien Benhamou

Myriam Ould-Braham et Josua Hoffalt

La reprise du charmant ballet la Fille mal gardée de Frederick Ashton au Palais Garnier a donné l’occasion à Nicolas Joel et à Brigitte Lefèvre, respectivement directeur de l'Opéra de Paris et directrice de la Danse, de nommer danseuse Étoile Myriam Ould-Braham qui dansait le rôle de Lise. Promotion totalement méritée et conclusion festive à un spectacle très réussi.
 

Palais Garnier, Paris
Le 18/06/2012
GĂ©rard MANNONI
 



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  • La Fille mal gardĂ©e est un ballet Ă  part dans l’histoire de la danse. Certes, son intrigue est bien plus lĂ©gère que celle des grands drames romantiques, mais ce fut quand mĂŞme, Ă  Bordeaux en 1789, quelques jours avant la RĂ©volution, le premier ballet populaire, mettant en scène des gens simples et non des divinitĂ©s ou des allĂ©gories et sur un pot-pourri de musique folklorique.

    La version originale de Dauberval n’a pas traversé les siècles mais l’argument a inspiré de nombreux chorégraphes dont l’anglais Frederick Ashton qui en a réalisé, sur des arrangements musicaux de John Lanchbery, une version très technique et pleine de charme et d’humour en 1960 pour le Royal Ballet de Covent Garden. C’est cette version, entrée en 2007 au répertoire de l’Opéra de Paris, qui est reprise avec Myriam Ould-Braham et Josua Hoffalt dans les deux principaux rôles.

    Avec ses décors naïfs et volontairement hyper figuratifs représentant une campagne plus vraie que nature avec coq, poules et bottes de pailles, fête villageoise et gros orage intempestif, la version Ashton déborde de bonne humeur, de drôlerie, avec l’irrésistible personnage travesti de Madame Simone, et celui, caricatural, du benêt Alain.

    Mais que l’on ne s’y trompe pas. Tout cela est techniquement du plus haut niveau, notamment pour les deux héros, Lise et Alain, dotés de multiples variations et pas de deux, avec en plus à jouer vraiment la comédie avec pertinence pour ne pas sombrer dans la guimauve.

    À cet égard, la distribution réunie pour la première représentation de cette reprise est parfaite à tous égards. On connaît bien la qualité de la danse de Myriam Ould-Braham et si sa nomination a semblé la surprendre, elle était depuis un certain temps attendue par beaucoup, car amplement méritée. Jolie, très fine, pieds très bien travaillés, élégante, virtuose, c’est désormais comme Étoile qu’elle représentera le meilleur de l’École de danse française et l’on doit s’en réjouir. Elle avait déjà dansé Lise, avec autant de dextérité et d’esprit.

    Son partenaire, Josua Hoffalt, lui aussi tout récemment nommé, a montré une fois encore avec beaucoup de charme ses très grandes possibilités techniques, sauts magnifiques de détente et d’élévation, tours à la seconde parfaits, jambes idéalement tendues et cela avec une ligne souple et admirablement dessinée.

    Comme cela a déjà été dit, il forme avec Myriam Ould-Braham une sorte de couple idéal, avec le même type de danse, la même élégance brillante, des silhouettes très accordées dans la finesse mais mues par une grande force intérieure. Hoffalt est tout à fait épatant en Colas, technicien doté d’humour et très bon comédien au visage toujours expressif.

    Stéphane Phavorin s’en donne à cœur joie en Madame Simone tyrannique, coquette au postérieur toujours en mouvement, sotte prise à ses propres pièges mais finalement brave femme. Simon Valastro est vraiment rigolo en prétendant benêt mais doté d’une chorégraphie humoristique assez acrobatique.

    Très poétique intervention de Pierre-Arthur Raveau en Danseur à la flûte, agile, délié, allègre. Bref, le meilleur parti possible tiré d’une œuvre qui fait la joie du public d’enfants et de touristes qui emplit Garnier en cette saison, mais aussi des habitués présents en nombre, comme l’a prouvé l’ovation qui a acclamé l’annonce de la nomination de Myriam Ould-Braham, très appréciée du public parisien.




    Palais Garnier, Paris
    Le 18/06/2012
    GĂ©rard MANNONI

    Reprise de la Fille mal gardée de Frederick Ashton au Ballet de l’Opéra national de Paris.
    La Fille mal gardée, ballet en deux actes
    Argument d’après l’œuvre de Jean Dauberval
    chorégraphie : Frederick Ashton
    musique : Louis Ferdinand HĂ©rold
    arrangements musicaux : John Lanchbery
    décors et costumes : Osbert Lancaster
    Ă©clairages : George Thomson

    Orchestre de l’Opéra national de Paris
    direction : Philip Ellis

    Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris

     


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