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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
22 décembre 2024 |
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Soirée Cunningham/Gillot au Ballet de l’Opéra de Paris.
De l’épure à l’anecdote
Sous apparence
Pour le centenaire de John Cage, le Ballet de l’Opéra de Paris lui rend hommage en remontant Un jour ou deux de Merce Cunningham, créé dans le cadre du festival d’Automne 1973. En première partie, on a pu assister aux débuts de chorégraphe de la danseuse Étoile Marie-Agnès Gillot avec Sous Apparence sous la direction musicale de Laurence Equilbey.
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Version raccourcie qui avait été donnée en 1986, seule reprise à la demande de Noureev de cette pièce après la création dans le cadre du festival d’Automne 1973, Un jour ou deux est un tel chef-d’œuvre que même si l’on trouve quelques longueurs à cette version de 67 minutes, ce n’est jamais sur le mode de l’ennui.
On a tellement vu depuis 1973 de chorégraphes influencés par le modernisme de cette avant-garde américaine qu’il prend aujourd’hui des allures de classicisme. Les danseurs du Ballet de l’Opéra de Paris sont rompus à ce style et donnent de la pièce une démonstration exemplaire. Une grande leçon de concentration pour le spectateur, largement récompensée par l’évidente beauté de ces épures de mouvements, et la palpation de la géométrie du temps et de l’espace.
En première partie, on pouvait assister à la première chorégraphie de la danseuse Étoile Marie Agnès Gillot, une des personnalités les plus brillantes et demandées du Ballet de l’Opéra de Paris. Ce n’est pas la première fois que Brigitte Lefèvre, Directrice de la danse, donne sa chance à ses Étoiles avec pour résultats des bonheurs divers.
On ne peut pas dire que l’on ait été convaincu par cette pièce d’une demi-heure comportant certes de forts beaux moments de danse, notamment un pas de deux assez habile. Gillot s’est adjoint la collaboration du plasticien Olivier Mosset, ancien acolyte de Daniel Buren et du styliste anversois Walter Van Beirendonck qui ont créé pour cadre un jardin féérique avec des personnages surréalistes.
Dansé sur pointe, y compris par les danseurs, Sous Apparence navigue trop entre l’anecdote et la construction plus organisée. La participation au projet de Laurence Equilbey est à notre avis son atout majeur.
La directrice musicale du Chœur Accentus a réalisé un programme exceptionnel, choisissant des œuvres aussi éloignées de l’idée de danse que possible, principalement de la musique religieuse de Morton Feldman, Anton Bruckner (le magnifique Agnus dei de la Messe n° 2) et György Ligeti dont les ensembles Ars Nova et Accentus donnent une interprétation admirable.
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Palais Garnier, Paris Le 31/10/2012 Olivier BRUNEL |
| Soirée Cunningham/Gillot au Ballet de l’Opéra de Paris. | Sous Apparence, création
chorégraphie : Marie-Agnès Gillot
décors : Olivier Mosset
costumes : Walter Van Beirendonck
direction et dramaturgie musicale : Laurence Equilbey
musiques : Morton Feldman, Anton Bruckner, György Ligeti
Ars Nova Ensemble Instrumental
Chœur Accentus
Avec : Laëtitia Pujol, Alice Renavand, Vincent Chaillet : solistes
Un jour ou deux (1973)
chorégraphie : Merce Cunningham, remontée par Robert Swinston et Jennifer Goggans
décors et costumes : d’après Jasper Johns
musique originale : John Cage (etcetera)
Ars Nova Ensemble instrumental
direction : Philippe Nahon, JĂ©rĂ´me Polack
Avec : Émilie Cozette, Hervé Moreau et Fabien Révillion, solistes
Avec les Étoiles, Premier Danseurs et danseurs du Ballet de l’Opéra national de Paris | |
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