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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
11 mars 2025 |
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Spectacle William Forsythe-Trisha Brown au Ballet de l’Opéra de Paris.
Splendide modernité
In the middle somewhat elevated
Avec la reprise de ces ballets créés pour l’Opéra par deux des plus grands chorégraphes vivants, William Forsythe et Trisha Brown, c’est en partie une nouvelle génération qui se lance dans ce répertoire éblouissant et périlleux. Une soirée magnifique, tant au niveau individuel que collectif. Salle pleine et gros succès public.
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Voilà bien un programme festif et irréprochablement monté. Le très célèbre In the middle somewhat elevated de Forsythe, créé en 1987 et repris quatre fois à Garnier sans compter les multiples tournées en France et à l’étranger où il fit partie des bagages, apparaît aujourd’hui un grand classique.
Et Dieu sait s’il fit couler d’encre il y a… un quart de siècle… déjà ! On reconnut il est vrai un chef-d’œuvre, même si la musique de Thom Willems fut parfois mal reçue et si la gestuelle de Forsythe parut par trop gymnique à certains. Une leçon à retenir sur la notion de modernité, car tout ce qui est un temps qualifié de moderne, voire de révolutionnaire devient vite classique, comme Graham, Balanchine, Béjart, même Cunningham.
C’est d’ailleurs quasiment un lieu commun que de le rappeler. In the middle n’a donc rien perdu de sa splendeur. Certes, la distribution actuelle, composée en majorité de Corps de ballet, n’a pas dans son ensemble le caractère envoûtant de celles des débuts qui bénéficiaient des stars de la génération dorée, les Guillem, Guérin, Legris, Hilaire et autres merveilles de ces temps presque lointains.
Mais personne ne démérite, tous se donnent avec fois à ce très périlleux exercice physique et artistique, mené avec un incontestable éclat par le Premier Danseur Vincent Chaillet, à la danse aussi puissante que large, énergique que raffinée, somptueuse de technique et d’un rayonnant impact.
Mais Alice Renavand, Première Danseuse, Aurélia Bellet, Valentine Colasante, toute nouvelle promue Pemière Danseuse, Marc Moreau, Laurène Levy, Daniel Stokes, Eléonore Guérineau et Charlotte Ranson relèvent tous sans restriction cet énorme défi et rendent, même si c’est à des degrés divers, une belle justice au ballet.
Créé en 2004 et repris trois fois depuis, O Zlozony/O composite de Trisha Brown sur la musique originale de Laurie Anderson reste un miracle de poésie, de subtilité, de transparence. On est dans un monde impalpable bien que charnel, immatériel bien que physique, aux marges du sensuel et du spirituel, comme seule la danse peut en créer.
Tout y est beau et significatif, générateur d’émotion, les éclairages, les costumes, la gestuelle, ces portés étonnants jusqu’à ce tournoiement final absolument magique. Et puis, quels interprètes, Aurélie Dupont, Nicolas Le Riche, Jérémie Bélingard, Étoiles toutes au sommet de leur art, au pinacle de leurs glorieuses carrières ! Une joie intense !
Créé en 1999 aussi et repris l’année suivante, Woundwork de Forsythe bénéficie de la plus éclatante distribution avec Agnès Letestu, Hervé Moreau, Isabelle Ciaravola et Nicolas Le Riche. Cette pièce relativement brève est presqu’un concentré de l’art de Forsythe, concise, dessinée au pinceau, dans un équilibre miraculeux des formes et des mouvements.
Pas./Parts, enfin, créé toujours par Forsythe en 1999 et repris deux fois depuis met en scène un grand nombre de danseurs. Chacun a quelque chose d’individuel à faire, plus ou moins important, à un moment ou à un autre dans ces structures où l’originalité du geste et du mouvement est animée d’une force intérieure moins extravertie que celle de In the Middle mais tout aussi grisante.
Il faudrait pouvoir citer toute le monde. On s’en tiendra seulement aux très beaux solos de Sabrina Mallem, de Christophe Duquesne, de Juliette Hilaire, d’Audric Bezard, de Sébastien Bertaud, irréprochable d’éclat, de technique et d’engagement et dont le jury des concours internes persistent à ignorer les qualités pour en préférer qui ne le valent pas. Marie-Agnès Gillot, éclatante, à l’abattage incomparable, Eleonora Abbagnato, toujours plus belle, Jérémie Bélingard tellement présent et lui aussi engagé avec tellement d’enthousiasme.
Une soirée magnifique, hors du temps, parfaite pour un pendant et un complément significatif au très académique et si spectaculaire Don Quichotte qui caracole simultanément à Bastille.
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Palais Garnier, Paris Le 03/12/2012 GĂ©rard MANNONI |
 | Spectacle William Forsythe-Trisha Brown au Ballet de l’Opéra de Paris. | In the middle somewhat elevated
musique originale : Thom Willems
chorégraphie, scénographie, costumes et éclairages : William Forsythe
O Zlozony/O Composite
musique originale : Laurie Anderson
chorégraphie : Trisha Brown
décor : Vija Celmins
costumes : Elisabeth Cannon
Ă©clairages : Jennifer Tipton
Woundwork
musique originale : Thom Willems
chorégraphie, scénographie, éclairages : William Forsytrhe
costumes : Stephen Galloway
Pas./Parts
musique originale : Thom Willems
chorégraphie, scénographie et éclairages : William Forsythe
costumes : Stephen Galloway
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet du Ballet de l’Opéra national de Paris
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