|
|
L'ACTUALITE DE LA DANSE |
21 décembre 2024 |
|
Le Béjart Ballet Lausanne à l’Opéra Royal de Versailles.
BĂ©jart Ă Versailles
Le Béjart Ballet Lausanne faisait halte pour trois soirées au Théâtre Royal de Versailles dans la très belle saison de Château de Versailles Spectacles. Successeur de Béjart depuis le décès du chorégraphe, Gil Roman tente de renouveler le répertoire avec ses propres créations et celles d’autres danseurs. La réussite est inégale.
|
|
L’addiction de la danse
Triomphe de l’arabesque
L’amour virtuose
[ Tout sur la danse ]
|
Successeur désigné et héritier spirituel de Maurice Béjart, Gil Roman mène le difficile combat de maintenir le niveau du Béjart Ballet Lausanne depuis la disparition du maître. Sous un certain angle, il y réussit bien. La compagnie continue à tourner dans le monde entier avec succès. On la demande partout, et l’on a pu voir encore au Théâtre Royal de Versailles, l’attachement du public et sa fidélité, avec la standing ovation saluant la troupe après Brel et Barbara.
Les danseurs sont excellents, même si le physique de certains nouveaux garçons n’a pas l’éclat des choix plus purement béjartiens. Il reste heureusement quelques grands anciens comme Julien Favreau, Elisabet Ros, Katerina Salkina ou même le jeune Oscar Chacon. Parmi les recrues récentes, Gabriel Arenas Ruiz et Fabrice Gallarrade se sont bien affirmés. Côté technique de scène aussi, tout est réglé à la perfection, éclairages, changements de décors, saluts, comme jadis.
Reste le problème du répertoire. En première partie, une courte pièce de Béjart, Étude pour une dame aux camélias, sur des pages de Chopin et un air de Cilea chanté par la Callas, permettait de retrouver la magnifique Elisabet Ros, toute de sensibilité frémissante et pudique, de délicatesse. Une splendide ballerine, comme on le sait, fascinante dans ses moindres gestes, dont chaque pas semble essentiel.
Cette pièce était précédée de Empreintes de Toni Fabre, créée à Lausanne en décembre dernier, et suivie de Là où sont les oiseaux de Gil Roman. Valeureux interprète qui a dansé tant de rôles dans la compagnie, Tony Fabre veut évoquer ici tout ce qu’il a reçu en travaillant avec Béjart.
Il ne s’agit pas d’un copié-collé mais de la traduction d’un ressenti particulier en répétitions, au travail, au spectacle. Ce n’est pas mal fait, sans prétentions excessives, dans une scénographie astucieuse et de beaux éclairages. Il fallait sans doute le tenter, mais cela ne devrait pas beaucoup marquer l’histoire future de la compagnie.
Tout comme la pièce de Gil Roman. La chorégraphie est soignée, travaillée, faute d’être très originale, la thématique s’orientant autour d’un hommage à la sculptrice Marta Pan qui inspira à Béjart l’une de ses chorégraphies de jeunesse. Pourquoi pas ?
Mais tout cela manque quand même singulièrement de force, de souffle, pour aider une compagnie comme celle-ci à aller de l’avant, car le langage est emprunté aux standards béjartiens, avec les mêmes ruptures de monde sonore et visuel, les mêmes chocs d’images.
Et quand, en seconde partie, on revoit le bouleversant Brel et Barbara, un authentique grand Béjart, on voit vraiment tout ce qui sépare ces sympathiques tentatives du génie créateur. Béjart y démontre en effet comment l’on peut laisser courir son imagination et sa sensibilité en toute liberté pour créer pas, images et figures sur des musiques ayant par elle-même déjà une force inouïe.
Et la danse existe quand-même, s’impose, sans pléonasme, sans redondance. Magique ! La compagne y va avec un total engagement qui fait oublier certaines jambes un peu courtes côté garçons ou certains manques de coordination côté filles. Cela fonctionne, car la qualité de la chorégraphie force tout un chacun à aller au bout de lui-même.
On se dit alors que tout reste encore possible pour le BĂ©jart Ballet Lausanne.
| | |
|
Opéra Royal, Versailles Le 02/02/2013 Gérard MANNONI |
| Le Béjart Ballet Lausanne à l’Opéra Royal de Versailles. | Empreintes
chorégraphie : Tony Fabre
musique : Bach
Les Percussions de Strasbourg – Matmos
Eclairages : Dominique Roman
costumes : Henri Davila
Étude pour une Dame aux camélias
chorégraphie : Maurice Béjart
musique : Chopin et Cilea
Ă©clairages : Dominique Roman
LĂ oĂą sont les oiseaux
chorégraphie : Gil Roman
texte : Cheng Shang Lei
musique : Citypercussion, Wagner, Gorillaz
costumes : Jean-Pierre Knot
décor sculpture : Marta Pan
Ă©clairages : Dominique Roman
Avec les danseurs du BĂ©jart Ballet Lausanne | |
| |
| | |
|