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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
15 janvier 2025 |
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Gala d’hommage à Yvette Chauviré à l’Opéra national de Paris.
Hommage Ă minima
Pourtant célèbre pour la manière dont il organise célébrations et hommages, l’Opéra national de Paris a raté ce gala censé honorer Yvette Chauviré, la plus grande danseuse française du XXe siècle et l’une des plus grandes de l’histoire de la danse, décédée le 19 octobre 2016 et qui aurait eu cent ans ce samedi 22 avril.
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Un programme mesquin, fait de petites pièces mal choisies, en contraste total avec le splendide défilé du Corps de ballet qui laissait attendre le meilleur. Comment s’est-on fourvoyé à ce point ? Yvette Chauviré a dansé et créé une multitude de rôles. Le choix était large et les interprètes disponibles. On attendait un feu d’artifice. On eut un pétard mouillé. La pièce la plus longue, des extraits de Suite en blanc de Lifar, durait une dizaine de minutes, en conclusion d’une soirée où s’étaient succédés des extraits allant de trois à neuf minutes maximum.
Tout commençait par le Grand pas classique de Gsosvky, créé en 1949 par et pour Yvette Chauviré. Ni Mathias Heymann ni Myriam Ould-Braham n’y ont montré le meilleur d’eux-mêmes. Manque d’éclat et approximations, ce n’était pas vraiment Étoiles de l’Opéra. Suivait un extrait du Pas de deux final des Mirages, autre ballet de Lifar créé par Chauviré. Ce n’est pas, et de loin, le moment le plus intéressant du ballet ainsi coupé du contexte. Cela ne montre pas grand chose, ni de l’art de Lifar ni de ce qu’avait pu faire Chauviré. Huit minutes assez ennuyeuses, même si Amandine Albisson et Josua Hoffalt ont fait de leur mieux.
Après un entracte de trente minutes, ce qui est long comparé aux trente-quatre minutes (mais oui, seulement) de danse offertes au public hors Défilé, venait un passage de trois minutes extrait des Deux pigeons d’Albert Aveline, dansé de façon charmante par l’École de danse. Mais Dieu que c’était bref ! Puis, une première Mort du cygne, fort bien exécutée par Dorothée Gilbert, mais, dans la mesure où l’on revoyait ce solo dans le film projeté ensuite et dansé par Chauviré elle-même, était-ce vraiment nécessaire ?
Et pour finir, quelques flashes de Suite en blanc, avec Ludmilla Pagliero, Mathieu Ganio, Léonore Baulac et Germain Louvet, et une partie du Corps de ballet. Joli, mais pas vraiment significatif de la personnalité de Chauviré non plus. Au salut final, le chef s’est fait quelque peu huer. C’était méchant, mais reconnaissons que l’Orchestre de l’Opéra n’était pas non plus au sommet de son art.
Il y eut en conclusion et fort heureusement le film de Vincent Cordier montrant la grande Yvette non seulement dansant mais parlant, ravissante, intelligente, sensible, bref irremplaçable. Confirmation qu’elle méritait nettement mieux que cette soirée mal fagotée, hachée et bien peu représentative de ce qu’avaient pu être l’art et la carrière de cette très grande ballerine.
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Palais Garnier, Paris Le 22/04/2017 GĂ©rard MANNONI |
| Gala d’hommage à Yvette Chauviré à l’Opéra national de Paris. | Soirée en hommage à Yvette Chauviré :
Défilé du Ballet
Grand pas classique
musique : Auber
chorégraphie : Victor Gsosvsky
Les Mirages (extrait du dernier Pas de deux)
musique : Henri Sauguet
chorégraphie : Serge Lifar
Les deux pigeons (extrait)
musique : Messager
chorégraphie : Aveline
La Mort du cygne
musique : Saint-Saëns
chorégraphie : Michel Fokine
Suite en blanc (extraits)
musique : Lalo
chorégraphie : Serge Lifar
Hommage à Yvette Chauviré
film réalisé par Vincent Cordier
Orchestre de l’Opéra national de Paris
direction : Maxime Tholance | |
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