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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
22 novembre 2024 |
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Reprise de Giselle de Jean Coralli et Jules Perrot au Ballet de l’Opéra national de Paris.
Triomphe de l’arabesque
Dans la production des Ballets russes remontée avec soins depuis 1998, Giselle démontre une nouvelle fois qu’elle constitue la quintessence de l’art du ballet de l’Opéra de Paris. Au-delà de leurs incroyables qualités de danseurs, Myriam Ould-Braham et Paul Marque forment un couple au romantisme étreignant tandis que l’ensemble de la compagnie expose une forme olympique.
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L’amour virtuose
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Giselle ne s’absente jamais très longtemps de la scène du Palais Garnier. La saison passée, le Ballet de l’Opéra de Paris l’avait emmenée dans ses bagages pour une tournée au Japon. La revoici à Paris pour une série de vingt-quatre représentations.
La distribution de la première présente dans le rôle-titre une nouvelle fois l’incarnation de Myriam Ould-Braham, mais cette série est particulière puisqu’elle fera ses adieux à la compagnie le 18 mai prochain. La ballerine de 42 ans avait rejoint le Corps de ballet en 1999 et avait été nommée étoile en 2012. Dans ce qui restera avec la princesse Aurore (La Belle au bois dormant) comme son rôle emblématique, Ould-Braham offre toujours ce mélange de précision dans le geste et d’émotion dans l’expression qui rend ses personnages uniques.
Au premier acte, l’évolution psychologique de la petite paysanne qui passe de l’amour sans fard à la découverte d’une réalité scabreuse (celle d’apprendre que son amoureux est un noble promis à une autre) est rendu avec une palette subtile. L’Étoile joue sobrement la folie mortelle mais son économie de gestes touche au cœur. Dans la transparente immatérialité du très technique deuxième acte, Ould-Braham transcende les difficultés rendant particulièrement touchantes ses tentatives auprès de la reine des Willis pour sauver Albrecht.
Paul Marque qui incarne ce dernier donne lui aussi une représentation au-delà de la performance. Parfaitement assorti à sa partenaire qu’il porte avec un naturel confondant, il joue un amour sincère qui apporte une grande cohésion au I et fait le lien avec le recueillement sur la tombe de Giselle au II. Entraîné par les Willis, il enchaîne ensuite les variations avec étourdissement jusqu’à une série d’entrechats-six enthousiasmants.
Valentine Colasante figure la plus inflexible des Myrtha. Son apparition irréelle et glaçante culmine dans de superbes arabesques. Tout autour d’elle durant l’acte blanc, le Corps de ballet se montre dans un état glorieux, tant dans le placement impeccable que dans un style faisant honneur à la maison où là encore les arabesques forcent l’admiration. Auparavant, les danseurs avaient animé avec beaucoup de fraîcheur et de détails les scènes du I.
Parmi les autres rôles, l’Hilarion d’Arthus Raveau se distingue par sa justesse expressive. Dans la fosse, Patrick Lange dirige sans lourdeur et avec une belle fluidité un orchestre dont les solos sont un régal.
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