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L'ACTUALITE DE LA DANSE 24 mars 2025

Reprise de La Belle au bois dormant dans la chorégraphie de Rudolf Noureev au Ballet de l’Opéra national de Paris.

Réveil en majesté
© Thomas Deschamps

Brillante reprise de la somptueuse Belle au bois dormant chorégraphiée par Rudolf Noureev à l’Opéra Bastille. Le Ballet de l’Opéra de Paris se montre à la hauteur des enjeux artistiques et techniques du ballet des ballets. Dans le couple princier, Inès McIntosh et Thomas Docquir font plus d’un pas vers le statut d’Étoile.
 

Opéra Bastille, Paris
Le 11/03/2025
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Près de treize ans que La Belle au bois dormant chorĂ©graphiĂ©e par Rudolf Noureev n’avait Ă©tĂ© reprise par le Ballet de l’OpĂ©ra de Paris. Plus les annĂ©es passaient, plus sa reprise devenait dĂ©licate. Par sa durĂ©e et sa complexitĂ©, cette production pose toujours un vĂ©ritable dĂ©fi, cette fois accentuĂ© par le fait qu’une grande partie de la compagnie n’a jamais dansĂ© ce ballet.

    On en sait d’autant gré à José Martinez d’avoir maintenu la reprise intégrale de ce bijou du répertoire. Huit semaines de répétitions qu’on devine ardues et tendues n’ont pas été de trop, tant ces deux heures trente de danse sollicitent de ressources. Le jeu en valait la chandelle : le résultat fait honneur à la maison. Dans cette série, Étoiles et non Étoiles se retrouvent en quelque sorte à égalité : pour presque tous (à l’exception d’Héloïse Bourdon), il s’agit de prises de rôles.

    Ainsi en est-il ce soir avec Inès McIntosh, Première Danseuse et Thomas Docquir, Premier Danseur, deux futures Étoiles à n’en pas douter. En princesse Aurore, la juvénilité de McIntosh dans son entrée au I n’a d’égal que son respect des difficultés de sa partie. Les mouvements des jambes et bras font une synthèse assez époustouflante des exigences russes et françaises. Si les équilibres lors de l’adage de la rose sont brefs, ils transmettent du coup une émotion frémissante. La danseuse sait aussi varier les expressions du visage pour montrer une assurance au dernier acte où la chorégraphie devient un hommage stylé au baroque français.

    Thomas Docquir donne beaucoup d’urgence à son prince Désiré, un rien nerveux, mais sa longue variation introspective du II trouve toute l’expressivité requise. Le pas du deux du mariage montre une parfaite complicité avec sa partenaire. Les fées semblent encore un peu engoncées au Prologue. Disposant de parties plus développées, la Carabosse de Sarah Kora Dayanova et surtout la Fée des lilas de Camille de Bellefon se distinguent. Le dernier acte illustre la vitalité de la compagnie.

    Nicolas Di Vico se taille un joli succès au sein du pas de cinq des pierres précieuses. Claire Gandolfi et Manuel Garrido font montre de réjouissantes qualités théâtrales pour le pas de deux du Chat botté et de la Chatte blanche. Pour celui de l’Oiseau bleu, la délicate Hortense Millet-Maurin et le bondissant Aurélien Gay font mouche. Quant au Corps de ballet, il se révèle de plus en plus assuré au fil de la soirée, triomphant dans le double manège du final.

    Dans la fosse, il est manifeste que l’orchestre n’a pas bénéficié de la même période de répétitions. Le professionnalisme de Vello Pähn et les représentations à venir devraient rapidement pallier quelques accroches toutes relatives face aux charmes de la formation.




    Opéra Bastille, Paris
    Le 11/03/2025
    Thomas DESCHAMPS

    Reprise de La Belle au bois dormant dans la chorégraphie de Rudolf Noureev au Ballet de l’Opéra national de Paris.
    La Belle au bois dormant
    Ballet en trois actes et un prologue
    chorégraphie : Rudolf Noureev d’après Marius Petipa
    livret d’après le conte de Charles Perrault
    musique : TchaĂŻkovski
    décors : Ezio Friegrio
    costumes : Franca Squarciapino
    lumières : Vinicio Cheli

    Orchestre de l’Opéra national de Paris
    direction : Vello Pähn

    Avec :
    Inès McIntosh (La princesse Aurore), Thomas Docquir (Le prince Désiré), Yann Chailloux (Le roi Florestan), Émilie Hasboun (La reine), Camille de Bellefon (La fée des lilas), Sarah Kora Dayanova (Carabosse), Jérémie Devivder (Catalabutte), les Étoiles, les Premiers Danseurs, le Corps de ballet et le Junior Ballet de l’Opéra national de Paris.

     


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