Klemperer dans son jardin
Otto Klemperer-Brahms
Johannes Brahms (1833-1897)
Symphonies n° 1-4, Variations sur un thème de Haydn, Ouverture pour une fête académique, Ouverture tragique, Rhaposodie pour alto (Christa Ludwig), Un Requiem allemand (Elisabeth Schwarzkopf, Dietrich Fischer-Dieskau, Philharmonia Chorus)
Enregistrements : Londres, 1954-1962
4 CD EMI Classics 4 04338 2
Otto Klemperer-Wagner-Strauss
Richard Wagner (1813-1883)
Rienzi, Le Vaisseau fantôme, Tannhaüser, Lohengrin, Tristan et Isolde, l’Or du Rhin, Siegfried, Crépuscule des Dieux, préludes, ouvertures et pièces symphoniques, Siegfried-Idyll, Mort d’Isolde, Wesendonck Lieder (Christa Ludwig), La Walkyrie (acte I, Adieux de Wotan, William Cochran, Helga Dernesch, Hans Sotin, Norman Bailey)
Richard Strauss (1864-1949)
Métamorphoses, Don Juan, Mort et Transfiguration, Danse des Sept voiles (Salomé), Till l’espiègle
Enregistrements : Londres, 1960-1970
5 CD EMI Classics 2 48468 2
(New) Philharmonia Orchestra
direction : Otto Klemperer
Il nous paraît important en cette fin d’année d’évoquer une somme d’enregistrements qui apparaît encore aujourd’hui comme le plus parfait exemple de l’honnêteté musicale et intellectuelle d’un chef parmi les premiers à rechercher une forme d’objectivité, d’effacement derrière la partition à l’époque des maestros narcissiques donnant à admirer leur subjectivité au disque. Déjà tiré à part dans une autre collection, en 2011, le coffret Mahler, strictement identique, demeure un passage obligé.
Tout aussi essentielle, la boîte de 4 CD consacrés à Brahms (Symphonies, ouvertures, Rhapsodie pour alto avec Christa Ludwig et Requiem allemand avec Schwarzkopf et Fischer-Dieskau), où l’art granitique du vieux maître atteint des sommets d’architecture, de clarté des plans sonores et d’ampleur austère. Absolument indispensable (Coup de cœur).
Le coffret de 5 CD dévolus à Wagner et Richard Strauss l’est presque autant, occasion de redécouvrir le style droit, sans pathos de ce Wagner limpide mais très assis, sans rubato intempestif, y compris dans un premier acte de la Walkyrie tardif et très lent (1h12) mais où l’on atteint des sommets de beauté formelle (avec une Helga Dernesch blessée, au magnifique timbre cendré, et un William Cochran plus qu’honorable). Les compléments Richard Strauss n’ont rien perdu de leur noirceur, dépouillés de toute pose aguicheuse, admirablement cassants (Métamorphoses, Mort et Transfiguration), et parfois même étonnants de violence (Danse des sept voiles) (Coup de cœur)
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