1 déc. :
La Flûte enchantée à Salzbourg |
L’expérience Harnoncourt
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Die Zauberflöte
Georg Zeppenfeld (Sarastro)
Mandy Fredrich (Reine de la nuit)
Bernard Richter (Tamino)
Julia Kleiter (Pamina)
Markus Werba (Papageno)
Elisabeth Schwarz (Papagena)
Sandra Trattnigg (Première Dame)
Anja Schlosser (Deuxième Dame)
Wiebke Lehmkuhl (Troisième Dame)
Rudolf Schasching (Manostatos)
Martin Gantner (Orateur)
Lucian Krasnec (Premier homme en armes)
Andreas Hörl (Second homme en armes)
Konzertvereinigung Wiener Staatsopernchor
Concentus Musicus Wien
direction : Nikolaus Harnoncourt
mise en scène : Jens-Daniel Herzog
décors & costumes : Mathis Neidhardt
Ă©clairages : Stefan Bolliger
préparation des chœurs : Ernst Raffelsberger
captation dvd : Felix Breisach
Enregistrement : Manège des rochers, Salzbourg, juillet/août 2012
1 Blu-ray Disc (ou DVD) Sony Classical 88843005739
Alors que le DVD des Soldats et celui du Labyrinthe sont sortis assez rapidement chez EuroArts et Arthaus, Sony a pris plus de temps pour mettre sur le marché ses captations de la Flûte enchantée et d’Ariane à Naxos (commentaire dès demain) de Salzbourg 2012.
La première vaut avant tout pour la constante redécouverte de la partition que propose Nikolaus Harnoncourt, pour la première fois en fosse dans un opéra de Mozart avec son Concentus Musicus à Salzbourg, et qui fourmille toujours autant d’idées, proposant des alliages sonores prodigieux, une respiration renouvelée et autant de pépites à savourer presque à chaque mesure, grâce à une pensée dramaturgique toujours en éveil.
Le spectacle de Jens-Daniel Herzog, mi-figue mi-raisin, ni seria ni buffa, ne tranche jamais entre arrière-plans psychanalytiques, dystopie sociale et situations gentiment humoristiques. Reste que nombre de détails invisibles en salle enrichissent au gros plan la vision du metteur en scène, quand bien même son spectacle reste trop middle of the road pour vraiment éblouir.
Distribution sans vertige pour Salzbourg, conforme à notre souvenir. La tendance de Bernard Richter à pousser constamment sa voix s’avère plus pénible qu’en salle et nuit au naturel d’un Tamino qui sait pourtant alléger avec classe. Voyelles floues, joli timbre et quelques très belles envolées ne font pourtant pas de Julia Kleiter la Pamina incontournable du moment, mais au moins un personnage crédible.
Markus Werba joue la comédie de Papageno avec une voix un peu grise mais se laisse nettement plus écouter que la Reine de la nuit de Mandy Fredrich, voix étroite se voulant dramatique, y compris dans des coloratures constamment trop hautes, comme ignorant le diapason bas des instruments d’époque. Toute notre gratitude en revanche au somptueux Sarastro de Georg Zeppenfeld, d’une superbe noblesse, humain, touchant, sans effet ni outrance.
Au final certainement pas la Flûte du siècle (le vibrato épouvantable de la Première Dame), mais l’expérience proposée par Harnoncourt marquera à jamais celui qui accepte de se frotter à ces phrases disséquées et à ces points d’arrêt presque abusifs, vétilles au regard des trésors donnés à entendre pendant ces trois heures de musique.
| |
|