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SELECTION CD |
15 janvier 2025 |
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23 déc. :
Intégrale Stravinski DG |
Stravinski Complete Edition DG
Stravinsky Complete Edition
Igor Stravinski (1882-1971)
Intégrale de l’œuvre
Pierre Boulez, Riccardo Chailly, Claudio Abbado, Gennadi Rojdestvenski, Leonard Bernstein, James Levine, Oliver Knussen, Kent Nagano, Orpheus Chamber Orchestra, John Eliot Gardiner, Vladimir Ashkenazy, Mikhail Pletnev, Robert Craft, Paul Sacher, Semyon Bychkov, Rafael Kubelik, Sir Charles Mackerras, Dennis Russell Davies, Reinbert de Leeuw, Simon Preston…
30 CD Deutsche Grammophon 479 4650
Ne célébrant aucun événement en particulier, l’intégrale Stravinski que vient de publier Deutsche Grammophon est l’une des très bonnes surprises de cette fin d’année. D’abord car, depuis les témoignages du compositeur lui-même dans les années 1960, on attendait toujours une intégrale de haut niveau, et ensuite car la DGG a mis ici les petits plats dans les grands pour présenter la somme la plus complète à ce jour dévolue à l’auteur du Sacre.
Sans doute pour bien se démarquer de son concurrent Sony, le label jaune a choisi autant que faire se peut des enregistrements récents, pour la plupart réalisés dans les années 1990, et toujours avec d’excellentes prises de son, sans négliger de soigner sa présentation, avec un joli coffret carré (les trente CD ont été doublés de deux cales à l’intérieur pour respecter ce format) orné de photos colorisées du maître à différentes époques de sa vie, et un excellent livret, d’une belle iconographie et riche de nombreux détails, jusqu’à un index des œuvres et une chronologie.
En revanche, on regrettera l’absence totale des textes chantés, pas même proposés en téléchargement aux acquéreurs du coffret, qui ne trouveront en ligne qu’un synopsis bien maigre (et en anglais seulement) des œuvres dramatiques. Une lacune rachetée par le niveau global stupéfiant des interprétations choisies pour cet objet quasi incontournable pour tout amateur de musique du XXe siècle.
Les remakes années 1990 des ballets par Boulez (dont on continue à préférer assez nettement le Sacre et le Petrouchka seventies chez Sony) sont tous présents, gage d’une certaine homogénéité sonore dans les trois ballets majeurs, d’un raffinement instrumental incomparable, d’une objectivité parfaite pour partir à la découverte de ce pan de sa production, même si on ne tardera pas à glaner ailleurs plus de matière.
En revanche, la version Boulez n’a pas de concurrence à l’heure actuelle, en DDD, en ce qui concerne le Scherzo fantastique, Feu d’artifice, les Quatre études pour orchestre et le Chant du rossignol, présenté en complément de l’opéra le Rossignol, dirigé par le même Boulez quelques années plus tôt, avec une excellente distribution, dont le rôle-titre pas forcément très séduisant de timbre (Phyllis Bryn-Julson), réussit parfaitement ses acrobaties vocales.
Le chef français illumine aussi de la plus belle des manières les Symphonies d’instruments à vent ainsi que la très courte cantate le Roi des étoiles, véritable bijou dans la production si protéiforme du compositeur. Leonard Bernstein n’est en rien oublié, avec des versions denses et toujours expressives de la Symphonie en trois mouvements, de la Symphonie en ut, des Scènes de ballet et de la Messe, avec des chœurs d’enfants au top.
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Des Noces Ă©bouriffantes
Le coffret propose aussi une réédition des Noces de Bernstein, version ébouriffante au niveau rythmique, d’une extraordinaire modernité dans les clashes de timbre, avec rien moins que Martha Argerich, Krystian Zimerman, Cyprien Katsaris et Homero Francesch aux claviers. Dans la même veine, l’Oedipus Rex fracassant de Levine à Chicago, tout en blocs sonores, et avec l’excellent narrateur de Jules Bastin, laisse une même impression d’impact physique, nécessitant quelques minutes pour se remettre, après une prise de son et une interprétation aussi frontales.
On redécouvre aussi un excellent stravinskien longtemps tapi dans l’ombre en la personne d’Oliver Knussen : très beau Baiser de la fée intégral, complété par la suite d’orchestre par Bychkov et un Orchestre de Paris aux couleurs magnifiques, version anguleuse à souhait du difficile oratorio le Déluge et de Requiem Canticles. Mais aussi un stravinskien aussi occasionnel qu’excellent avec John Eliot Gardiner, auteur de deux interprétations majeures : une Symphonie de Psaumes rendue à son atmosphère française façon Poulenc, vive, tranchante, loin de toute psalmodie embourbée, ainsi qu’un Rake’s Progress extraordinairement détaillé, avec une distribution sans faille, et là encore une prise de son modèle.
Sans oublier des références saluées comme telles depuis leur parution (Jeu de cartes et Pulcinella complet par Abbado, la Mavra la plus russe du monde par Rojdestvenski) ou de solides enregistrements pas toujours raffinés mais efficaces (Ashkenazy-Mustonen dans les pièces pour piano et orchestre, Ashkenazy seul dans Agon), ou au contraire raffinés jusqu’au vaporeux (Chailly dans Renard, Apollon Musagète et les Quatre Impressions norvégiennes).
On glanera au hasard une quantité de trésors dans le répertoire sacré, servi par des chœurs excellents (souvent par l’expert Reinbert de Leeuw), les pièces pour piano et la musique de chambre, où est proposée notamment une belle frange d’arrangements, comme cette Marseillaise jouée au violon, tandis que les œuvres vocales solistes sont présentées dans leur version russe, et chantées de manière très soignée.
Parfois, lorsque les œuvres existent en plusieurs versions successives, comme certains ballets, une version alternative est présentée, comme le Petrouchka (version 1946) par Bernstein ou cette suite de l’Oiseau de feu dans les habits contestables de 1945 et par un Mikhaïl Pletnev guère transcendant mais dont la version insiste surtout sur les différences notoires avec le ballet original, en d’autres termes du pain bénit pour l’auditeur. D’ailleurs, pour faire acte de complétude, DG a dû acquérir certaines licences pour que figurent dans cette intégrale des œuvres absentes de son catalogue, comme la Perséphone de Nagano (Virgin), le Rossignol de Boulez (Erato) ou la Mavra de Rojdestvenski (Melodiya).
Par ailleurs, trois derniers CD font office de bonus, avec d’abord deux disques d’enregistrements historiques (Concerto pour violon sous la baguette du compositeur (1935), l’Histoire du soldat légendaire de Markevitch, en français, après l’enregistrement anglais du coffret, le Petrouchka stéréo d’Ansermet (1957), qui n’a pas pris une ride, et le Sacre du printemps si attachant de Monteux avec la Société des concerts du Conservatoire (1956), plein de couleurs vives et de couinements typiquement français) et enfin un bonus récent, le Sacre pour deux pianos avec Argerich et Barenboïm (2014).
Une somme d’une extraordinaire qualité, permettant d’explorer toutes les facettes d’un compositeur dont on n’aura jamais fait le tour. Pour commencer, lancez-vous dans l’écoute de n’importe quelle plage gravée par l’Orpheus Chamber Orchestra, formation sans chef faisant ici partout des merveilles, tant dans les textures raréfiées du ballet Orphée que dans la caractérisation ironique des deux Suites d’orchestre, ou encore dans un Scherzo à la russe proprement irrésistible.
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| Yannick MILLON
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