25 déc. :
Intégrale Warner Sviatoslav Richter |
Tout Richter chez Warner
Sviatoslav Richter
The Complete Warner Recordings
Beethoven, Schumann, Schubert, Brahms, BartĂłk, Prokofiev, Mozart, Grieg, Dvořák, Berg, Haendel, Bach
Quatuor Borodine, Oleg Kagan, AlexeĂŻ Gavrilov, Elisabeth Leonskaja, Dietrich Fischer-Dieskau
Herbert von Karajan, Lorin Maazel, Lovro von Matačić, Carlos Kleiber, Riccardo Muti, Yuri Bashmet
Sviatoslav Richter, piano
Enregistrements : 1963-1995
24 CD Warner Classics 0190255930165
Les années se suivent et se ressemblent. En 2015 déjà , c’est Sviatoslav Richter qui avait fini sous le sapin d’Altamusica, dans la grosse boîte Decca de 51 CD qui reprenait la totalité des gravures du pianiste ukrainien pour Universal. Dans votre chaussette de 2016, nous glissons donc un nouveau coffret Richter chez Warner Classics, plus mince d’une moitié.
24 CD qui pourraient tenir en une quinzaine, n’était le choix de Warner de présenter l’intégrale des enregistrements pour EMI (stricto sensu le coffret Richter ICON de 2008) puis Teldec avec le contenu exact des 33 tours et CD d’origine, et donc pour les premiers une durée nettement plus modeste que celle du support numérique, ainsi que les couplages originaux avec les pièces où Richter ne joue pas. On aura donc droit au Quatuor Borodine dans la Jeune fille et la mort de Schubert, à la Symphonie n° 24 de Mozart par Riccardo Muti, mais aussi à la moitié des seize Suites pour clavier de Haendel par Alexeï Gavrilov qui partageait l’affiche sur les LP originaux, dont les visuels ont été également respectés.
Au final, on trouvera dans cette nouvelle Richterbox l’équivalent de six CD du pianiste (eu égard au partage précité) seul face à son clavier, dans des enregistrements des années 1960 presque tous immortels, de Schubert (une Wanderer-Fantasie immense, une Sonate D664 au mouvement lent hypnotique) à Beethoven, plus immédiat que les remakes Decca tardifs (Sonate n° 1 et 7, la Tempête), en passant par des Schumann absolument incontournables (Fantaisie, Deuxième Sonate, Papillons, Carnaval de Vienne).
Huit CD sont consacrĂ©s au concertiste plus mĂ»r, dont certaines interprĂ©tations demeurent infĂ©rieures d’accompagnement comparĂ© Ă lui-mĂŞme chez la concurrence : Concerto n° 5 de Prokofiev avec Maazel, moins idiomatique qu’avec Rowicki chez DG ; Deuxième Concerto de Brahms avec le mĂŞme chef, distancĂ© par la version RCA beaucoup moins engluĂ©e de Leinsdorf ; Concerto n° 3 de Beethoven avec un Muti sĂ©natorial, courant loin derrière le cadrage rigoureux de Sanderling pour Philips). On retrouve en revanche avec plaisir Grieg (malgrĂ© des points de montage Ă faire sursauter) et Schumann sous la direction puissante de Lovro von Matačić Ă Monte-Carlo, ainsi que le concerto de Dvořák avec Carlos Kleiber Ă Munich.
Le chambriste occupe quant à lui sept disques, du curieux CD Teldec de Mozart à quatre mains avec Elisabeth Leonskaja constitué de pièces pour piano seul arrangées pour deux mains supplémentaires par Grieg à l’un des Kammerkonzert de Berg de référence, en passant par de très belles sonates pour violon et piano de Mozart avec Oleg Kagan, ainsi qu’un Quintette la Truite de Schubert pétillant et un Quintette avec piano de Schumann au phrasé très intérieur, tous deux avec le Quatuor Borodine en live à la Grange de Meslay.
Enfin, comment ne pas se réjouir, dans le domaine du Lied, de la présence de l’enregistrement quasi définitif de la Belle Maguelone de Brahms avec un Fischer-Dieskau à son zénith (1970) ? Une somme qui ne peut souffrir ici ou là que de la comparaison avec Richter lui-même ailleurs, ce qui dit assez à quel point le pianiste n’est pas prêt de quitter son rang d’immortel. Joyeux Noël à toutes et à tous !
| |
|