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SELECTION CD |
15 janvier 2025 |
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SĂ©lection Palazzetto (II) |
Cinquante ans de poèmes symphoniques français
Aux Étoiles
Poèmes symphoniques français
CĂ©sar Franck (1822-1890)
Le Chasseur maudit
Ernest Guiraud (1837-1892)
Ouverture d’Arteveld
Lili Boulanger (1893-1918)
D’un matin de printemps
Vincent d’Indy (1851-1931)
Istar
Paul Dukas (1865-1935)
L’Apprenti sorcier
Alfred Bruneau (1857-1934)
La Belle au bois dormant
Augusta Holmès (1847-1903)
La Nuit et l’Amour
Mel Bonis (1858-1937)
Le Rêve de Cléopâtre
Henri Duparc (1848-1933)
Aux Étoiles
Ernest Chausson (1855-1899)
Viviane
Charlotte Sohy (1887-1955)
Danse mystique
Emmanuel Chabrier (1841-1894)
España
Victorien Joncières (1839-1903)
La Toussaint
Camille Saint-Saëns (1835-1921)
Danse macabre
Henri Rabaud (1873-1949)
La Procession nocturne
Orchestre National de Lyon
direction : Nikolaj Szeps-Znaider
Enregistrement : Auditorium, Lyon, 2021-2022
2 CD Palazzetto Bru Zane 2007
Très belle anthologie de poèmes symphoniques français dans ce double CD consacré à presque un demi-siècle (1874-1923) de musique orchestrale à programme, proposant une dizaine d’ouvrages hors des sentiers battus sur les quinze pièces retenues. L’occasion de réhabiliter La Belle au bois dormant d’Alfred Bruneau, dont l’orchestration est une merveille d’évocation féerique, ou Istar de Vincent d’Indy, audacieux « variations et thème » sur la déesse sumérienne qui se dénude en franchissant chaque porte des Enfers, commençant par la musique la plus foisonnante pour aboutir au thème, à l’unisson dans le plus simple appareil.
On découvre La Nuit et l’amour d’Augusta Holmès (1847-1903), compositrice anglo-irlandaise naturalisée française, pétrie de wagnérisme mais dont le sens mélodique et l’expressivité vibrante annoncent en 1888 rien moins que le Lehár de La Veuve joyeuse, pourtant créée dix-sept ans plus tard, et surtout D’un matin de printemps de Lili Boulanger, à l’harmonie debussyste beaucoup plus avancée et d’un raffinement éblouissant.
Ernest Chausson avait totalement sa place dans la sélection, le compositeur parisien trouvant déjà en forêt de Brocéliande l’inspiration de son poème symphonique arthurien Viviane, encore très marqué par l’inspiration franckiste. On reste plus circonspect face à l’esprit bouillonnant mais parfois un peu désordonné de la Danse mystique de Charlotte Sohy (1887-1955), qui a peu écrit pour l’orchestre.
Intercalés entre les raretés, les tubes font évidemment face à d’immenses références discographiques : au hasard Paray pour España de Chabrier ; Munch dans Le Chasseur maudit de Franck ; Mitropoulos, Toscanini ou Paray pour L’Apprenti sorcier de Dukas – où les cuivres de l’Orchestre national de Lyon sonnent beaucoup trop à l’arrière-plan ; Toscanini, Paray ou Markevitch dans la Danse macabre de Saint-Saëns ; Dervaux ou Mitropoulos pour la faustienne Procession nocturne d’Henri Rabaud.
Une très belle somme quoi qu’il en soit, les couleurs claires et scintillantes distillées par le violoniste converti à la direction d’orchestre Nikolaj Szeps-Znaider témoignant d’une belle adéquation avec le répertoire français, même si España et la Danse macabre le voient se lancer dans une fuite en avant, sans tout à fait maîtriser la fermeté d’articulation redoublée nécessaire pour nourrir son tempo, avec un ONL élégant en toute circonstance.
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Apothéose de la danse
Les Nuits de Paris
Musique de danse des Folies Bergère à l’Opéra
Jules Massenet (1842-1912)
Le Carillon : Valse au cabaret
Hervé (1825-1892)
Paris Exhibition : Espagnoles et SĂ©guedille
Jeanne Danglas (1871-1915)
L’Amour s’éveille
Isaac Strauss (1806-1888)
Hébé-Polka
Théodore Dubois (1837-1924)
La Farandole : Valse des âmes infidèles
Émile Waldteufel (1835-1915)
Grande Vitesse
Charles Gounod (1818-1893)
Faust : Ballet. Les Troyennes
Victorien Joncières (1839-1903)
Le Chevalier Jean : valse
Camille Saint-Saëns (1835-1921)
Le Timbre d’argent : valse
Émile Waldteufel
Valse des patineurs
Ambroise Thomas (1811-1896)
Raymond : ouverture
Ernest Guiraud (1837-1892)
Gretna-Green : Valse de Colin-Maillard
Philippe Musard (1792-1859)
Ouistiti-Polka
LĂ©o Delibes (1836-1891)
Coppélia : valse lente
Isaac Strauss
Quadrille sur Orphée aux Enfers
Hervé
Sports in England : Valse du mal de mer
Émile Waldteufel
Bella Bocca (polka)
Les Siècles
direction : François-Xavier Roth
Enregistrement : Théâtre Raymond Devos, Tourcoing, janvier 2022
CD Palazzetto Bru Zane BZ 2005
Cadeau pour la St-Sylvestre, en prévision d’une nuit à danser jusqu’à plus soif, quelques heures avant de se poser devant le Concert du Nouvel an viennois. C’est une superbe brochette de pièces dansées que dévoile cet album Les Nuits de Paris (sous-titré Musique de danse des Folies Bergère à l’Opéra) du Palazzetto Bru Zane, qui offre dix-sept pièces merveilleusement agencées, alternant spécialistes de musique légère et maîtres plus sérieux du XIXe siècle français.
Gounod, Saint-Saëns, Delibes, Thomas, Massenet, y côtoient ainsi Hervé, Joncières, Waldteufel, Musard et Isaac Strauss. Ce dernier, né à Strasbourg d’une mère munichoise, est sans doute le plus joyeux luron de la bande, avec sa Hébé-Polka et son Quadrille sur Orphée aux Enfers. Waldteufel, alsacien lui aussi et malgré un ferroviaire galop à Grande Vitesse, reste le plus mélancolique, comme en témoignent les appoggiatures de sa valse Les Patineurs, tandis que Philippe Musard imite les sonorités orphéoniques dans sa Ouistiti-Polka.
Tirée du ballet Gretna-Green écrit pour l’Opéra de Paris, la Valse de Colin-Maillard d’Ernest Guiraud rappelle que le natif de la Nouvelle-Orléans, de l’autre côté de l’Atlantique, n’est pas seulement l’artisan de l’achèvement de l’orchestration des Contes d’Hoffmann et l’auteur des récitatifs de Carmen, mais un mélodiste inspiré et de grand style.
François-Xavier Roth a bien fait d’intercaler dans son programme, telle une pause pour les danseurs, l’ouverture de Raymond d’Ambroise Thomas, sans atteindre aux crépitements de Paray à Détroit (Mercury) ou à la folie de Bernstein avec le National de France en concert (INA). Saluons enfin un petit bijou niché à la plage 3, la valse L’Amour s’éveille de Rosalie Crabos, alias Jeanne Danglas, compositrice toulousaine montée à Paris où elle mourra pendant la Grande Guerre.
Les instruments anciens des Siècles, cordes en boyau et bois fruités, donnent un côté titi parisien, un semblant d’accent faubourien à ces élégantes musiques de danse propulsées par une batterie plus drue que celles des formations modernes. Et si Roth ne prend guère son temps dans la Valse lente de Coppélia, et qu’à l’inverse ses Troyennes de Faust sont un peu engourdies, il mène son monde avec un beau mélange de vivacité et de subtilité.
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| Yannick MILLON
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