SĂ©lection Alpha Classics |
L’anniversaire du Quatuor Belcea
Belcea Quartet
The Alpha Classics Complete Recordings
Corina Belcea, violon I
Axel Schacher, violon II
Krzysztof Chorzelski, alto
Antoine Lederlin, violoncelle
+ Laura Samuel, violon
Alasdair Tait, violoncelle
Tabea Zimmermann, alto
Jean-Guihen Queyras, violoncelle
Till Fellner, piano
Nicolas Bone, alto
AntĂ´nio Meneses, violoncelle
Piotr Anderszewski, piano
Beethoven, Brahms, Janáček, Webern, Berg, Schoenberg, Chostakovitch, Ligeti
Enregistrements : 2011-2021
15 CD Alpha Classics ALPHA 1996
À l’occasion des trente ans du Quatuor Belcea, Alpha propose un coffret anniversaire reprenant la totalité de ses enregistrements pour le label français (2011-2021). Une jolie boîte de 15 CD qui fait suite à la publication l’an dernier de la Complete Warner Classics Edition dévolue aux premières années de la formation au disque pour EMI devenu Warner (2000-2009), 11 CD qui comportaient notamment une intégrale Bartók, Britten et un album français (Debussy-Ravel-Dutilleux) particulièrement remarqués.
Ce second coffret, chez le label noir et or, est occupé d’abord pour moitié par l’intégrale Beethoven captée en concert en Angleterre, au Britten Studio d’Aldeburgh (2011-2012), à ne pas confondre avec celle parue en vidéo chez EuroArts – enregistrée en 2012 au Konzerthaus de Vienne et chroniquée dans notre calendrier de l’Avent 2015. Le son est ici absolument splendide, plus présent et accrocheur, jusqu’à déplacer le curseur interprétatif vers davantage de grain et moins de rondeur. Un excellent équilibre règne entre précision et spontanéité, parsemé d’excellents contrastes, d’accents bien au talon et de moments de haute voltige grisants – Finale du Quatuor n° 9, d’une mécanique d’horlogerie suisse.
Très portés vers la création et la musique du XXe siècle, les Belcea laissent également deux gravures (2011 puis 2021) des deux quatuors de Janáček : solide pour la première, extraordinaire de densité et d’engagement pour la seconde – où Alasdair Tait a laissé son poste de violoncelle à Antoine Lederlin, et Laura Samuel le violon II à Axel Schacher. Merveille de disque tchèque couplé avec un Quatuor n° 1 de Ligeti tout aussi stratosphérique. L’album Seconde École de Vienne, rien moins que cérébral, célèbre l’expressivité du Langsamer Satz et des Cinq pièces op. 5 de Webern, d’une Suite lyrique de Berg aux textures diaprées et respirantes, et d’une Nuit transfigurée à la limpidité absolue, tournant le dos à l’expressionnisme avec une qualité de chant ahurissante.
Les trois quatuors, le Quintette avec piano et les deux sextuors de Brahms (avec le renfort de Till Fellner, Tabea Zimmermann et Jean-Guihen Queyras) sont de la même veine – la ligne de violoncelle d’Antoine Lederlin dans le Sextuor n° 1, claire comme l’eau de montagne de la Gasteiner Ache dont le compositeur aimait humer les embruns. Seul au final le Quatuor n° 3 de Chostakovitch paraît un peu alambiqué, vétille de peu de poids au milieu de ces quinze CD chambristes de pur bonheur.
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